Le premier ministre japonais Naoto Kan a reconnu vendredi avoir reçu des dons d'un homme résidant au Japon, mais qui n'aurait pas la nationalité japonaise, une procédure interdite par la loi et qui a déjà contraint le ministre des Affaires étrangères à démissionner dimanche.

«Je pensais qu'il s'agissait d'un citoyen japonais car il porte un nom japonais», a déclaré M. Kan devant une commission parlementaire.

Le quotidien Asahi Shimbun affirme que le fonds de soutien du chef du gouvernement de centre-gauche a reçu un total de 13 451 $ entre 2006 et 2009 de la part d'un Sud-Coréen résidant au Japon.

«J'ignorais complètement qu'il était étranger, comme a l'air de l'indiquer cet article», a dit M. Kan. «Je vais rendre tout l'argent s'il est confirmé qu'il s'agit bien d'un étranger.»

Des membres de son gouvernement ont déclaré que M. Kan leur avait dit plus tôt dans la matinée qu'il comptait rester à son poste, a rapporté l'agence de presse Jiji.

«Je connais cet homme mais ne savais pas qu'il s'agissait d'un étranger», a-t-il confié, selon ses ministres. «Puisque j'étais dans l'ignorance totale, je vais continuer à faire de mon mieux» en tant que Premier ministre, a-t-il ajouté.

L'Asahi indique que l'homme, âgé de 58 ans, porte un nom à consonance japonaise et réside à Yokohama (région de Tokyo), mais il cite des membres de sa famille et des relations de travail affirmant qu'il est de nationalité sud-coréenne.

Cette affaire risque de porter un coup sévère à Naoto Kan, dont la cote de popularité a déjà chuté au-dessous de la barre dangereuse des 20%, d'autant plus qu'elle survient quelques jours après la démission de son ministre des Affaires étrangères pour le même motif.

Seiji Maehara, considéré comme l'étoile montante du Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) au pouvoir depuis 2009, a quitté son poste dimanche après avoir reconnu qu'une Sud-Coréenne résidant de longue date au Japon lui avait versé des dons de 3026 $ au cours des cinq dernières années.

La loi japonaise interdit toute contribution politique venant d'étrangers ou d'entités étrangères.

M. Maehara était considéré comme l'un des successeurs probables de M. Kan, 64 ans, au cas où celui-ci serait contraint de démissionner.

Le Premier ministre doit batailler contre un Parlement divisé pour tenter de faire accepter ses réformes économiques et sociales.

Le PDJ, qui ne contrôle plus le Sénat depuis l'été dernier, n'a pas non plus la majorité des deux tiers à la Chambre des députés qui lui permettrait de passer en force.