La presse officielle chinoise a renforcé dimanche ses critiques envers les appels à manifester inspirés des soulèvements qui secouent le Moyen-Orient, soulignant que la stabilité du pays était essentielle.

La veille, un quotidien officiel de la capitale chinoise, le Quotidien de Pékin (Beijing Ribao), avait déjà mis en garde la population.

«D'abord, nous devons admettre que des gens, animés par des motifs ultérieurs, ici et à l'étranger, utilisent divers moyens pour encourager "la politique de la rue"», souligne le Beijing Youth Daily de dimanche en première page.

«Ils utilisent l'internet pour fabriquer et disséminer de fausses informations, inciter à des rassemblements illégaux afin d'importer en Chine le chaos du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, et semer la confusion en Chine», ajoute ce quotidien.

Le Jiefang Daily, l'organe du Parti communiste à Shanghai, a repris les mêmes arguments et incité les lecteurs à «maintenir l'harmonie sociale et la stabilité».

«Les gens doivent (...) chérir grandement et s'efforcer de maintenir cette stabilité durement acquise, comme s'il s'agissait de la prunelle de leurs yeux», affirme le journal.

Les Chinois sont invités depuis deux semaines par des sites internet installés à l'étranger à se rassembler tous les dimanches pacifiquement, et sans protester ouvertement, en certains lieux des principales villes du pays.

De nombreuses forces de police empêchent que de tels rassemblements puissent avoir lieu, notamment à Pékin et à Shanghai.

Ce dimanche à nouveau, une forte présence policière était sur les lieux proposés par les messages sur internet pour des rassemblements, mais la foule était absente.

À Pékin, les étrangers devaient montrer leurs papiers avant de pouvoir entrer dans une artère commerçante, où ils étaient filmés à intervalles réguliers. À Shanghai, le Peace Cinema était fermé et son entrée envahie par des policiers en uniforme et en civil.

Une quinzaine de journalistes étrangers ont été arrêtés par la police, a indiqué l'un d'eux à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

Plusieurs journalistes étrangers qui s'étaient rendus dimanche 27 février sur les lieux de rendez-vous ont été brutalisés par la police et certains ont été menacés de retrait de leur accréditation pour travailler en Chine.

Selon les militants, plus d'une centaine de dissidents et de défenseurs des droits de l'Homme ont été arrêtés depuis le début des appels à protester.