L'espoir de retrouver des survivants à Christchurch s'amenuisait vendredi, trois jours après le séisme le plus meurtrier en Nouvelle-Zélande depuis 80 ans, aucun signe de vie n'ayant été perçu par les secouristes depuis mercredi.

«Nous espérons pouvoir trouver des survivants mais à mesure que le temps passe, l'espoir diminue», a déclaré jeudi en fin de journée Russell Gibson, un haut responsable de la police.

Les secouristes n'ont perçu aucun signe de vie de personnes prises au piège sous les décombres depuis plus de 24 heures.

Les autorités ont revu à la hausse le bilan du séisme: «Nous avons 113 personnes dans la morgue temporaire», a déclaré à des journalistes le commandant local de la police, Dave Cliff.

Un haut responsable de la police, Russell Gibson, a déclaré jeudi que l'espoir s'amenuisait de retrouver des survivants à Christchurch. Les secours n'ont cependant pas baissé les bras.

«S'il y a des gens bloqués et vivants, nous faisons tout ce qu'il est possible humainement, soutenus par de très nombreuses équipes venues de l'étranger», a déclaré Dave Cliff à la presse.

«À travers le monde, en cas de pareille catastrophe, nous avons vu des miracles se produire, avec des gens retirés vivants des ruines des jours et même parfois des semaines après l'événement», a déclaré le premier ministre John Key. «On ne peut pas abandonner tout espoir, mais il faut aussi être réalistes».

Une école de langues, la King's Education, située dans un bâtiment parmi les plus détruits du centre-ville, a annoncé que 48 employés et étudiants, la plupart asiatiques, avaient disparu.

Vingt-sept étudiants japonais et vingt chinois sont ainsi portés disparus, selon les ministères des Affaires étrangères de ces deux pays.

Selon les autorités, quelque 120 personnes pourraient avoir péri dans cet immeuble, tandis que 22 sont sans doute mortes dans la cathédrale de Christchurch, le bâtiment emblématique de la ville dont le clocher est tombé à terre.

Dans la nuit suivant le séisme, qui s'est produit mardi à la mi-journée, les secours avaient retiré des décombres une trentaine de personnes en vie.

Elles n'étaient plus qu'une poignée à avoir été sauvées mercredi, et depuis, les fouilles des secouristes ont été vaines.

Dans un immeuble de quatre étages appelé le Pyne Gould, tombé comme un château de cartes, les sauveteurs se concentraient désormais sur la récupération des corps, selon les autorités. Quatorze personnes manquent à l'appel.

L'état d'urgence a été décrété dans tout le pays, pour la première fois de son histoire: cela permet de diriger tous les moyens nécessaires sur Christchurch.

Un renforcement des patrouilles de la zone sinistrée par des policiers australiens et l'armée néo-zélandaise a été annoncé, alors qu'une douzaine de cambriolages dans des maisons désertées par les victimes ont été répertoriés.

Les vastes dégâts vont peser sur l'économie néo-zélandaise, qui peinait déjà à sortir de la crise, soulignent les économistes, relevant que Christchurch représente 15% de l'économie du pays.

Le tremblement de terre a eu lieu mardi à 12 h 51 (lundi à 18 h 51 heure de Montréal) à 5 kilomètres de Christchurch et a été d'autant plus dévastateur qu'il s'est produit à seulement 4 kilomètres de profondeur. Il survient six mois après un autre séisme à Christchurch, de magnitude 7, qui avait fait des dégâts mais ni mort ni blessé.

La Nouvelle-Zélande, située sur la Ceinture du feu du Pacifique, à la frontière des plaques tectoniques australienne et du Pacifique, enregistre jusqu'à 15 000 secousses sismiques par an.

Le séisme le plus meurtrier depuis qu'il y a des statistiques en Nouvelle-Zélande a fait 256 morts, le 3 février 1931, dans la baie de Hawke, sur l'île du Nord.