La Corée du Nord, en proie à une pénurie alimentaire chronique, a réduit la superficie de sa capitale Pyongyang probablement pour exclure de la distribution de rations alimentaires une partie de sa population, a rapporté lundi la presse.

Des districts du sud ont été détachés de la capitale et rattachés à la province du Nord Hwanghae, a indiqué le ministère sud-coréen de l'Unification dans son rapport annuel, sans donner de raisons à cette réorganisation administrative.

Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, la taille de la capitale qui compte 3 millions d'habitants, a ainsi été réduite de moitié probablement pour soulager la charge alimentaire.

Du fait de cette réforme, 500 000 personnes ne vivent plus officiellement dans la capitale.

De façon générale, les habitants de Pyongyang étaient plutôt privilégiés par rapport aux autres Nord-Coréens et étaient relativement mieux nourris. Mais face aux pénuries alimentaires, la capitale a probablement ainsi trouvé un moyen de soulager ses finances.

«Il est possible que les avantages octroyés uniquement aux habitants de Pyongyang aient trop pesé sur les finances publiques», selon une source citée par Yonhap.

Plusieurs groupes caritatifs ont averti que la pénurie alimentaire dans le pays pourrait s'accentuer cette année.

Pyongyang a officiellement demandé aux États-Unis de reprendre leurs livraisons d'aide alimentaire suspendues il y a deux ans, promettant de laisser des observateurs internationaux suivre les distributions à la population, a rapporté la presse la semaine dernière.

Confrontée à une pénurie alimentaire chronique, la Corée du Nord avait connu une famine dans les années 1990 faisant des centaines de milliers de morts et compte depuis lors fortement sur l'aide internationale.

Mais cette aide s'est nettement tarie à la suite de sanctions et face aux menaces que fait peser le régime communiste qui n'a pas renoncé à son programme nucléaire.

Jusqu'en 2008, la Corée du Sud avait l'habitude de livrer 400 000 tonnes de riz et 300 000 tonnes d'engrais par an à son voisin du Nord. Mais les conservateurs arrivés au pouvoir en 2008 ont décidé d'interrompre ce programme tant que Pyongyang ne s'engagerait pas dans le désarmement nucléaire.