La Thaïlande et le Cambodge ont de nouveau échangé des tirs lundi, selon le Premier ministre cambodgien Hun Sen, alors que le chef de l'ONU appelait les deux pays à la retenue après plusieurs jours de combats qui ont fait au moins six morts.

L'homme fort de Phnom Penh a affirmé que les combats avaient repris alors que les Thaïlandais tentaient de récupérer des blessés en territoire cambodgien.

Les deux pays s'affrontent de façon sporadique depuis vendredi autour d'une zone frontalière contestée qui abrite le temple de Preah Vihear, datant du XIe siècle.

Un officier militaire cambodgien a confirmé des tirs peu après 08h00. Une source militaire thaïlandaise a pour sa part minimisé ces derniers incidents, évoquant un bref échange à l'arme légère provoqué par «un malentendu».

Il a fait état de 13 blessés côté thaïlandais dimanche soir, dont un dans un état sérieux.

Alors que Hun Sen avait appelé l'ONU dimanche à faire cesser «l'agression» thaïlandaise, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a fait part de sa «profonde inquiétude» face à ces affrontements armés, appelant les deux voisins à «une retenue maximum».

Ces combats à l'arme lourde, les plus violents depuis 2008, ont fait au moins six morts depuis vendredi, avec l'annonce par Hun Sen qu'un soldat cambodgien était mort dans la nuit.

Selon le gouverneur de la province thaïlandaise de Si Sa Ket, «environ 15 000 personnes ont été évacuées vers 38 abris temporaires» et 23 écoles le long de la frontière sont restées fermées.

Les deux voisins se rejettent la responsabilité des affrontements, assurant n'avoir fait que défendre leur souveraineté. Phnom Penh a d'autre part accusé l'artillerie thaïlandaise d'avoir endommagé le temple, une ruine khmère classée au patrimoine de l'Unesco. Le vice-Premier ministre thaïlandais Suthep Thaugsuban a démenti.

Plusieurs secteurs de la frontière n'ont jamais été délimités, ce qui alimente des différends à l'origine de plusieurs incidents armés ayant fait plusieurs morts en 2008 et 2009.

La dispute s'est cristallisée autour du temple, qui relève de la souveraineté du Cambodge, selon une décision de la Cour internationale de justice de 1962.

Mais les Thaïlandais revendiquent la zone et contrôlent ses principaux accès et de nombreux secteurs n'ont pas été délimités, notamment une zone de 4,6 km2 en contrebas de l'édifice.