Les premiers ministres chinois et indien ont entamé jeudi des discussions à New Delhi portant sur une série de sujets sensibles, notamment concernant leurs différends frontaliers qui ne cessent de perturber les relations bilatérales des deux géants asiatiques.

Lors de sa visite en Inde entamée mercredi, accompagné d'une délégation de 400 hommes d'affaires, le premier ministre chinois Wen Jiabao a souhaité placer sa venue, la première en cinq ans, sous le signe du développement des échanges commerciaux.

«Je suis venu en Inde pour étendre la coopération et approfondir l'amitié entre les deux pays», a-t-il déclaré avant de rencontrer son homologue indien Manmohan Singh à sa résidence, Hyderabad House, dans la capitale fédérale.

«Avec les efforts conjoints de la part du Premier ministre et de moi-même, nous allons pouvoir atteindre un important consensus stratégique lors de la visite», a-t-il ajouté.

Lors d'un forum économique mercredi, Wen Jiabao a déclaré que sa délégation scellerait des accords pour près de 16 milliards de dollars dans un grand nombre de secteurs allant de la finance à l'énergie.

Tandis que les relations économiques sont en plein essor, avec des échanges devant atteindre 60 milliards de dollars pour l'année budgétaire s'achevant en mars, en hausse par rapport aux 42 milliards un an plus tôt, les relations diplomatiques sont teintées de méfiance réciproque depuis des années.

Les deux pays s'opposent notamment sur des questions territoriales le long de la chaîne himalayenne, responsables d'une brève guerre sanglante en 1962.

La Chine avait fermement condamné l'an dernier la visite de M. Singh et du dalaï lama dans l'État de l'Arunachal Pradesh (nord-est), que Pékin revendique dans son intégralité.

D'autres motifs de discorde planent aussi sur les relations bilatérales, tels que l'accueil mitigé de la Chine à la demande indienne d'obtention d'un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.

Jeudi matin, le premier ministre chinois a rendu hommage au père de l'indépendance indienne, Mahatma Gandhi, en se rendant sur le lieu de sa crémation après son assassinat en 1948.