Le plus jeune fils de la célèbre dissidente birmane Aung San Suu Kyi a retrouvé sa mère mardi matin à l'aéroport de Rangoun après une dizaine d'années de séparation, a constaté une journaliste de l'AFP.

«Je suis très contente et je suis très heureuse», a déclaré la lauréate du prix Nobel de la paix à l'AFP après ses retrouvailles avec son fils qui arrivait de Bangkok.

Le jeune homme de 33 ans a de son côté immédiatement montré à sa mère les symboles tatoués sur son bras, ceux de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti dissous avec lequel Mme Suu Kyi a mené tout son combat politique.

Il a indiqué aux journalistes qu'il resterait dans le pays environ deux semaines, avant de quitter l'aéroport pour la vieille bâtisse familiale posée sur le bord d'un lac, en plein centre de Rangoun, où la junte gardait sa mère enfermée.

La dissidente, 65 ans, a été libérée le 13 novembre après plus de sept ans de résidence surveillée.

Kim Aris, qui vit à Londres, était arrivé à Bangkok plusieurs jours avant cette libération mais avait dû attendre pour obtenir un visa pour la Birmanie.

Fille du général Aung San, héros de l'indépendance birmane, l'opposante a sacrifié sa vie de famille pour son combat politique.

Elle a eu deux enfants, Kim et Alexander, de son mariage en 1972 avec un universitaire britannique, Michael Aris. Revenue en Birmanie en 1988 au chevet de sa mère malade, elle n'en est jamais repartie.

Elle y restera ainsi en 1999, tandis que son mari mourait d'un cancer en Grande-Bretagne, de crainte de ne pouvoir rentrer chez elle. Elle n'a jamais vu ses petits-enfants.

Kim et Alexander avaient reçu en son nom le prix Nobel de la paix qui lui avait été décerné en 1991, mais sont depuis restés très discrets.

Pendant sa détention, la figure de proue de l'opposition démocratique birmane n'avait ni Internet ni téléphone et n'a eu que des contacts très limités avec l'extérieur. Elle s'était entretenue avec Kim au téléphone le soir de sa libération, selon l'ambassade de Grande-Bretagne.