La justice birmane a rejeté jeudi un ultime appel de la dissidente Aung San Suu Kyi contre son assignation à résidence, selon un responsable birman, une décision qui ne remet pas en cause sa libération attendue dans les prochains jours.

La Cour suprême de Naypyidaw, la capitale du pays depuis 2005, «a confirmé la condamnation» à 18 mois d'assignation à résidence prononcée en août 2009, a précisé ce responsable.

«Nous ne connaissons pas la raison du rejet pour l'instant. Nous savons juste que l'affaire a été rejetée», a confirmé à l'AFP l'un de ses avocats, Kyi Win, précisant qu'il pourrait poursuivre la procédure pour obtenir son acquittement devant la junte elle-même.

Le rejet de ce troisième appel, que ses avocats avaient déposé par principe, dans l'espoir de prouver son innocence, ne devrait rien changer à la libération de la lauréate du prix Nobel de la paix qui aura purgé l'intégralité de la peine samedi.

Des sources officielles birmanes ont indiqué mercredi que les services de sécurité birmans se préparaient activement pour sa libération.

«Ce n'est pas important si son acquittement coïncide avec la date de sa libération. Il doit être dit qu'elle est innocente», avait répété un autre de ses avocats, Nyan Win.

La dissidente avait déposé ce nouvel appel en mai, après deux précédents rejetés par divers tribunaux de ce pays, dirigé par une succession de régimes militaires depuis 1962 et où la justice est totalement inféodée au pouvoir exécutif.

Aung San Suu Kyi, que le généralissime Than Shwe déteste, a vécu en résidence surveillée sans interruption depuis 2003 et pendant plus de 15 des 21 dernières années.

En mai 2009, elle était libérable lorsqu'un illuminé américain avait réussi à nager jusqu'à son domicile de Rangoun, situé sur les rives d'un lac. En août, elle était condamnée à 18 mois supplémentaires de résidence surveillée.

Cette nouvelle condamnation l'a de facto écartée des élections de dimanche, les premières depuis 20 ans, dont la victoire a déjà été revendiquée par le parti spécialement créé par la junte, avant même les résultats officiels.

Mme Suu Kyi et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avaient remporté une large victoire aux élections de 1990 mais la junte avait refusé d'honorer les résultats.

La LND a boycotté les élections de dimanche. Elle a pour cette raison été dissoute par la junte.