Des membres de la famille du lauréat du Nobel de la paix Liu Xiaobo n'ont pas été autorisés à lui rendre une visite mensuelle en prison, a annoncé mercredi une organisation de défense des droits de l'Homme basée à Hong Kong.

La famille de Liu Xiaobo, intellectuel dissident couronné du Nobel de la paix le 8 octobre, avait déposé une demande d'autorisation de visite de Liu dans sa prison du Liaoning, dans le nord-est de la Chine, pour ce mercredi, mais n'a pas obtenu de réponse, a indiqué le Centre d'information sur les droits de l'homme et la démocratie.

Les frères du dissident, Liu Xiaoguang et Liu Xiaoxuan, ainsi que son beau-frère Liu Tong, ont déclaré à l'association redouter que les visites soient interdites jusqu'à la cérémonie de remise du Nobel à Oslo le 10 décembre.

L'attribution du Nobel de la paix à Liu Xiaobo, condamné à 11 ans de prison en décembre 2009 pour «subversion du pouvoir de l'État» après avoir corédigé la «Charte 08» pour une Chine démocratique, a ulcéré le régime communiste chinois qui considère l'opposant comme un «criminel».

La remise officielle du prix ne pourra avoir lieu qu'en l'absence du lauréat emprisonné, tandis que son épouse Liu Xia est en résidence surveillée depuis l'annonce de la récompense.

Celle-ci avait néanmoins été autorisée à rendre visite à son époux en prison deux jours après l'annonce du prix.

Liu Xiaobo lui avait alors dit qu'il projetait de publier une déclaration après l'attribution de son Nobel, selon l'association qui cite ses proches, que l'AFP ne pouvait pas joindre dans l'immédiat.

Mais ceux-ci soupçonnent les autorités carcérales d'empêcher la publication de la réaction de Liu Xiaobo, selon la même source.

Liu Xiaoxuan a été dissuadé par son employeur de se rendre en Norvège pour aller chercher le prix de son frère, ajoute l'association.

L'épouse du Nobel avait invité dans une lettre ouverte une centaine de proches de Liu Xiaobo à se rendre à Oslo.

Les autorités ont de leur côté empêché plusieurs militants des droits de l'Homme de quitter la Chine ces derniers jours, notamment l'avocat Mo Shaoping, proche de Liu, refoulé mardi de l'aéroport de Pékin alors qu'il devait se rendre à une conférence internationale à Londres, avec He Weifang, enseignant en droit.

Les deux hommes sont également signataires de la «charte 08».