Les premiers résultats officiels partiels en Azerbaïdjan donnent sans surprise le parti du président Ilham Aliev largement gagnant des législatives de dimanche, ce qui devrait consolider le régime en place dans ce pays du Caucase riche en hydrocarbures, malgré les critiques de l'opposition.

Selon les résultats communiqués sur son site internet par la Commission centrale électorale et portant sur 80% des bulletins, le parti présidentiel Yeni Azerbaïdjan obtient au moins 73 des 125 sièges.

Trente-six sièges ont été remportés par des candidats indépendants, ou sont en passe de l'être en raison de l'avance de ces candidats.

Le reste des sièges est réparti entre une poignée de partis, et l'alliance d'opposition constituée du Front populaire et du parti Musavat semble devoir n'obtenir aucun siège.

Les analystes avaient indiqué avant le scrutin s'attendre à ce que le parti au pouvoir, qui disposait dans l'assemblée sortante de 64 sièges, accentue encore sa domination à l'issue des législatives de dimanche.

«Yeni Azerbaïdjan a mené une bonne campagne, c'est pourquoi nous croyons à notre victoire», a déclaré le secrétaire exécutif du parti Ali Akhmedov dans la soirée.

Ouverts à 08h00 locales, les bureaux de vote ont fermé à 19h00 dans ce pays majoritairement musulman de l'ex-URSS, sur les rives de la mer Caspienne, pour élire les 125 députés parmi 700 candidats.

La participation s'est établie à 50,1%, selon la commission électorale.

Environ 4,9 millions de personnes étaient appelées aux urnes dans ce pays de 9 millions d'habitants.

L'opposition a accusé les autorités d'avoir bloqué l'enregistrement des candidatures de ses représentants, interdit ses rassemblements et muselé les médias.

Ali Karimli, du Front populaire (opposition) a affirmé que dans certains districts, les électeurs votaient «plusieurs fois».

L'opposition a appelé les pays occidentaux à ne pas fermer les yeux sur les atteintes à la démocratie, alors que cette ex-république soviétique est courtisée pour ses réserves gigantesques d'hydrocarbures.

L'Azerbaïdjan joue un rôle-clé dans les efforts des Occidentaux pour réduire leur dépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole russes, et constitue une voie de transit pour les troupes et les ravitaillements américains en route vers l'Afghanistan.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui avait jugé «non conformes aux normes internationales» les précédentes législatives en 2005, a dépêché 300 observateurs. L'organisation doit annoncer lundi son appréciation sur ce nouveau scrutin.

Une étudiante de 18 ans, Giunaï Baïramova, a dit en sortant d'un bureau de vote à Bakou avoir voté pour les candidats du parti au pouvoir, «les seuls à pouvoir faire quelque chose pour nous».

A l'inverse, Chamil Gassimov, un ingénieur de 41 ans, a choisi l'opposition, jugeant que les députés pro-pouvoir «ne se soucient que de défendre ou flatter les autorités, ils ont oublié les gens».

L'Azerbaïdjan, fort de sa manne pétrolière, a connu un boom économique impressionnant ces dernières années, si bien que beaucoup se disent malgré tout satisfaits de leur gouvernement.

Ilham Aliev, qui a succédé à son père en 2003, a été réélu en 2008 pour un deuxième quinquennat. L'année suivante, il a obtenu par référendum la levée de la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels consécutifs.

Avant lui, Heydar Aliev, ancien membre du KGB et membre du politburo de l'Union soviétique, avait dirigé le pays presque sans interruption de 1969 à 2003.