Les États-Unis se sont déclarés mercredi «préoccupés» par la situation d'un militant chinois aveugle, rendu célèbre par sa dénonciation des abus de la politique de contrôle des naissances, qui reste injoignable depuis sa sortie de prison début septembre.

«Le gouvernement américain est préoccupé par les informations selon lesquelles Chen Guangcheng et les membres de sa famille sont actuellement empêchés de quitter leur domicile, y compris pour des soins médicaux liés à de graves problèmes de santé», a déclaré à l'AFP Richard Buangan, porte-parole de l'ambassade des États-Unis à Pékin.

Les autorités américaines sont en contact avec des proches de M. Chen pour envisager de quelle façon l'ambassade pourrait aider le militant des droits de l'Homme, a précisé M. Buangan.

Selon l'ONG Human Rights in China (HRIC), les autorités chinoises ont mobilisé plus de cent personnes pour surveiller 24 heures sur 24 les quatre entrées du village où se trouve le domicile de Chen Guangcheng et de son épouse.

Personne, y compris sa propre mère, n'a été autorisé à rendre visite au militant aveugle depuis début octobre, a ajouté l'organisation.

Des caméras de vidéosurveillance ont été placées à l'intérieur et tout autour de sa maison, selon Yang Lin, un autre militant des droits de l'Homme. Des lumières restant allumées la nuit ont même été installées dans le logis.

«Emprisonner dans sa propre maison un homme qui a déjà purgé sa peine et qui n'est pas privé de ses droits civiques est un scandale», a estimé dans un communiqué Sharon Hom, directrice de HRIC.

Chen Guangcheng, un juriste autodidacte aveugle depuis l'enfance, avait révélé des pratiques abusives de stérilisation de milliers de femmes et d'avortements tardifs et forcés dans son district de la province du Shandong (est).

Il avait été condamné le 24 août 2006 à quatre ans et trois mois de prison, pour «atteinte délibérée à la propriété» et «trouble à l'ordre public», après une manifestation de soutien qui s'était déroulée devant son domicile.

Il a été libéré le 9 septembre dernier.