Des soldats des deux Corées ont échangé vendredi des coups de feu à la frontière qui divise la péninsule, faisant monter d'un cran la tension à quelques jours de la tenue du sommet du G20 à Séoul qui réunira quantité de chefs d'État.

Des soldats de Corée du Nord ont ouvert le feu en direction de la Corée du Sud, tirant deux balles, à un poste militaire près de la frontière qui sépare les deux pays, en fin d'après-midi (08H26 GMT), a indiqué un porte-parole de l'état-major de l'armée.

Les soldats sud-coréens ont immédiatement répliqué, avec trois tirs, a-t-il ajouté. Il n'y a pas de blessé côté sud-coréen. Séoul a signalé un manquement à l'accord de paix en vigueur entre les deux pays depuis la Guerre de Corée (1950-1953).

L'incident s'est produit près de la zone démilitarisée entre les deux pays, à Hwacheon, à environ 90 km au nord-est de Séoul.

Des échanges de tirs se produisent de manière occasionnelle près de la frontière imposante qui sépare les deux parties de la péninsule coréenne. Mais ces derniers coups de feu interviennent à un moment sensible pour la Corée du Sud, qui s'apprête à accueillir sur son sol plusieurs chefs d'État pour le sommet du G20, les 10 et 11 novembre, événement international le plus important dans ce pays depuis les jeux Olympiques de 1988.

L'armée avait indiqué dans la matinée avoir été «placée sous le niveau d'alerte de sécurité le plus élevé», et ce jusqu'au 13 novembre.

L'armée sud-coréenne, aidée par du matériel de reconnaissance américain, surveille étroitement les mouvements des troupes nord-coréennes, avait-elle ajouté.

Concernant les tirs à la frontière, «on n'a pas confirmé si les militaires nord-coréens visaient quelque chose en particulier», a indiqué un responsable militaire.

L'état-major sud-coréen a indiqué que les forces armées étaient prêtes à une mobilisation rapide, si nécessaire. Une équipe des Nations unies, chargée de veiller sur l'accord de paix, va venir enquêter.

Séoul a par ailleurs précisé qu'une réunion des familles séparées par la guerre de Corée, prévue pour samedi, était maintenue. Ces réunions doivent se dérouler entre le 30 octobre et le 5 novembre au Mont Kumgang, un site touristique en Corée du Nord.

Après deux ans d'interruption, le programme humanitaire de retrouvailles avait repris il y a un an. Mais il avait à nouveau été interrompu après le torpillage d'une corvette sud-coréenne en mars, attribué par une enquête internationale à Pyongyang, qui nie.

Depuis ce torpillage et la mort de 46 marins sud-coréens, les relations se sont nettement tendues entre les deux Corées, même si plusieurs signes d'apaisement ont été observés depuis fin août.

Mais quelques heures avant l'échange des tirs à la frontière, Pyongyang avait prévenu que les relations entre les deux pays pourraient souffrir de conséquences «catastrophiques» si Séoul continuait de refuser des négociations militaires afin d'apaiser les tensions.

Ces négociations, qui avaient repris après deux ans d'arrêt, ont à nouveau été interrompues en septembre, après que Séoul eut demandé des excuses au Nord pour le torpillage de la corvette. Pyongyang avait refusé.

La proposition de la Corée du Nord de reprendre ces négociations, fin octobre, avait été rejetée par Séoul.

Le refus du dialogue «signifie précisemment la confrontation et la guerre», avait indiqué vendredi matin l'armée nord-coréenne, ajoutant qu'elle n'était plus intéressée «par le dialogue et le contact».