Le volcan indonésien Merapi, dont l'éruption a tué 32 personnes mardi, a de nouveau émis vendredi à l'aube des nuages de cendres et, pour la première fois cette semaine, de la lave, ont annoncé les vulcanologues chargés de sa surveillance.

Il ne s'agit pas techniquement d'une nouvelle éruption, ont précisé les experts, en soulignant que ce regain d'activité pouvait aider à stabiliser le volcan et à éviter une forte éruption semblable à celle de mardi.

Le Merapi «a envoyé des nuages de cendres et de gaz à 06h10, heure locale (19h10 jeudi, heure de Montréal) jusqu'à 3,5 km le long de ses pentes au sud-est», a indiqué à l'AFP Heru Suparwoko, l'un des vulcanologues qui étudient le Merapi.

«La situation est extrêmement dangereuse pour quiconque se trouve sur la trajectoire», a-t-il précisé.

Un ordre d'évacuation a été lancé lundi sur cette zone, mais il est possible que des habitants soient retournés chez eux ces derniers jours pour s'occuper de leurs cultures et de leur bétail.

Le Merapi, qui culmine à 2914 m, a également craché vendredi de la lave, pour la première fois depuis le début de son nouveau cycle de forte activité, a indiqué Surono, le responsable des vulcanologues en charge de la surveillance. «C'est une évolution positive car cela évite une accumulation d'énergie qui pourrait provoquer une éruption aussi forte que celle de mardi», selon lui.

Au moins 32 personnes se trouvant sur les pentes du volcan ont été tuées mardi, dont l'homme qui personnalise le volcan aux yeux des Indonésiens, Mbah Marijan, «le gardien spirituel» du Merapi.

Environ 50 000 personnes sont depuis accueillies dans des centres temporaires à proximité de Yogyakarta, la grande ville située à 25 km du Merapi.

La population est habituée aux colères du Merapi qui entre en éruption tous les quatre ou cinq ans, un rythme court pour un volcan. Près de 70 éruptions ont été recensées depuis le milieu du XVIe siècle, dont certaines dévastatrices, comme en 1930 (1400 morts) et 1994 (60 morts).