Les autorités indonésiennes ont défendu jeudi l'utilité de leur coûteux système d'alerte au tsunami bien qu'il n'ait pas averti à temps la population des îles Mentawaï, frappées par un raz-de-marée meurtrier en début de semaine.

La directrice de l'agence indonésienne de météorologie, Sri Woro Harijono, a expliqué qu'une alerte avait été lancée lundi à 21h47 (10h47 heure de Montréal), soit cinq minutes après le séisme de magnitude 7,7 survenu dans l'océan Indien.

«L'alerte a été transmise aux autorités locales des Mentawaï», à charge pour elles d'avertir la population, a-t-elle expliqué.

De nombreux survivants des villages côtiers dévastés (villages souvent dépourvus d'électricité) ont indiqué ne pas avoir été alertés des risques d'un raz-de-marée après avoir ressenti la secousse.

La plupart avaient cependant décidé de quitter sans délai leur maison pour se réfugier dans les hauteurs, avant d'être submergés par deux vagues géantes qui ont détruit plusieurs villages côtiers.

Quand la terre tremble, «les gens doivent agir», a rappelé Mme Harijono.

Ce réflexe est désormais intégré par les habitants des zones côtières depuis le tsunami dévastateur du 26 décembre 2004 qui avait tué plus de 220 000 personnes autour de l'océan Indien, dont près de 170 000 sur l'île de Sumatra.

Pour prévenir la répétition d'un tel désastre, la communauté internationale a financé pour 130 millions de dollars un système sophistiqué d'alerte capable d'établir en cinq minutes si un séisme peut provoquer un tsunami dans l'océan Indien. Un dispositif semblable existe aussi dans le Pacifique.

À l'aide de capteurs posés au fond de l'océan, de sismographes, de bouées détectrices et de calculs complexes, le dispositif est en mesure d'établir la hauteur et l'heure à laquelle la vague touchera le rivage.

Le dispositif est toutefois resté incomplet en Indonésie en raison de l'insuffisance des infrastructures d'alerte qui, de façon idéale, devait comporter des sirènes tous les quatre kilomètres le long de la côte. La mise en place d'une alerte par message SMS avait également été conseillée par les experts.

Les autorités ont en outre déploré des actes de vandalisme avec le vol ou la détérioration de bouées ou de câbles sous-marins.