La Chine tente de s'opposer à la publication d'un rapport des Nations unies selon lequel des munitions de fabrication chinoise ont été utilisées au Darfour contre des soldats chargés du maintien de la paix, a-t-on indiqué mercredi de source diplomatique.

«Oui la Chine a tenté de s'opposer» à ce rapport, a indiqué un diplomate sous couvert d'anonymat.

La commission des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU se réunit mercredi pour discuter de ce rapport. Elle surveille le respect de l'embargo sur les armes imposé au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis 2003.

«Le fait que la Chine fournit des armes à l'Afrique n'est un secret pour personne», a ajouté le diplomate. Mais il n'y a pas de preuve tangible que ces munitions ont été fournies au Soudan directement par la Chine avec l'assentiment de son gouvernement. Ces munitions ont pu être revendues au Soudan sur le marché des armes en Afrique.

La délégation chinoise a menacé d'opposer son veto au renouvellement du mandat du groupe d'experts du Conseil de sécurité sur le Soudan si la formulation du rapport n'était pas modifiée, selon la même source. Pékin a finalement accepté de s'abstenir sous la pression des États-Unis.

Mais «la Chine tente toujours» de s'opposer par d'autres moyens à la publication du rapport, a ajouté le diplomate, qui a assuré que les autres membres du Conseil avaient «la volonté que ce rapport soit publié».

Selon un autre diplomate occidental, les Chinois vont encore essayer de modifier la formulation du rapport.