La langue maori est «en déclin de manière inquiétante» parmi la population indigène de la Nouvelle-Zélande et pourrait disparaître si des actions gouvernementales ne sont pas prises de manière urgente, a prévenu mercredi une commission d'enquête.

Le gouvernement n'a pas réagi à l'intérêt accru des Maoris pour leur propre langue, qu'ils appellent «te reo», et n'a pas promu son apprentissage, ce qui fait que cette langue est aujourd'hui de moins en moins pratiquée, estime le Tribunal Waitangi, une commission indépendante mise sur pied pour étudier les questions liées aux Maoris.

«Le te reo maori est en crise», a déclaré le président de cette commission Joseph Williams. «La diminution du nombre de jeunes Maoris qui parlent cette langue fait que les plus vieux, lorsqu'ils meurent, ne sont pas remplacés» par d'autres maitrisant cette langue, a-t-il ajouté.

Le Tribunal Waitangi a été créé en 1975 dans le cadre d'une politique globale de règlement des contentieux fonciers avec les Maoris, qui estiment avoir été spoliés de leurs terres et de leurs ressources après la signature du Traité de Waitangi, en 1840, par plusieurs chefs maoris, permettant à la Grande-Bretagne de prendre possession de la Nouvelle-Zélande.

Selon Joseph Williams, les efforts du gouvernement pour promouvoir la langue maori se sont révélés vains car peu adaptés à la situation. Il recommande le recrutement de professeurs de te reo et l'inscription de cet apprentissage dans le programme scolaire. Il souhaite aussi que la communauté maori, qui représente 15% des 4,4 millions de Néo-Zélandais, soit plus consultée sur ce sujet.

Pita Sharples, ministre des Affaires maori, a lui appelé les parents à enseigner la langue à leurs enfants, «car les gouvernements ne peuvent pas tout sauver».