La Corée du Nord continue de se préparer à enrichir de l'uranium utilisable dans la fabrication d'armes nucléaires, ce qui pourrait augmenter son arsenal atomique et accroître le risque qu'elle vende son savoir-faire à l'étranger, selon une étude publiée vendredi.

Le rapport publié aux États-Unis par l'Institute for Science and International Security (ISIS) intervient après des avertissements par la Corée du Sud sur «le niveau très alarmant» du programme nucléaire nord-coréen.

Séoul a également affirmé que la Corée du Nord était en train de réparer et de moderniser le complexe nucléaire de Yongbyon, considéré comme l'épine dorsale de son programme nucléaire et qui lui a permis par le passé de produire du plutonium capable d'être utilisé dans l'armement nucléaire.

Dans ce rapport intitulé Le programme d'enrichissement nucléaire de la Corée du Nord, les auteurs David Albright et Paul Brannan écrivent que le régime de Pyongyang est en train de fabriquer des centrifugeuses pour enrichir de l'uranium.

Ce programme permet à la Corée du Nord «d'accroître le nombre et la sophistication de ses armements nucléaires ainsi que de disséminer son savoir-faire auprès de ceux qui veulent construire leurs propres centrifugeuses», ajoutent les auteurs.

Le rapport de l'ISIS, basé sur des documents officiels ainsi que des informations provenant du Pakistan, n'est pas certain du statut actuel de ce programme ni de sa localisation.

Il y a suffisamment d'informations pour dire que «la Corée du Nord a dépassé le stade du travail en laboratoire et a les capacités de construire au moins une centrifugeuse pilote», concluent les auteurs.

Mais le rapport ajoute que, d'après ses informations fondées sur des contrats, on ne peut pas dire que Pyongyang soit en mesure de construire une usine de 3000 centrifugeuses capables d'enrichir suffisamment d'uranium pour assembler deux bombes nucléaires par an.

L'administration Obama connaît le rapport et ne souhaite pas le commenter publiquement, afin d'éviter d'aborder des questions de renseignement, a expliqué Mark Toner, un porte-parole du département d'État.

Le document de l'ISIS «ne change pas du tout notre point de vue, qui est d'appeler la Corée du nord à dénucléariser et à respecter ses engagements internationaux», a-t-il ajouté.