Le gouvernement philippin financera la contraception des couples les plus pauvres qui la réclameront, en dépit de la forte oppposition de l'Église catholique, très influente dans ce pays, a annoncé lundi le président Benigno Aquino.

«Le gouvernement se doit d'informer tout le monde de ses responsabilités et de ses choix. Et il peut aussi aider ceux qui veulent utiliser une méthode particulière mais n'en ont pas les moyens financiers», a déclaré le nouveau président dans un entretien télévisé réalisé depuis les États-Unis où il se trouve actuellement.

«Je pense que c'est au couple de décider ce qui est le mieux pour la famille, comment espacer les naissances, quelle méthode utiliser etc.», a déclaré Begnino Aquino, élu en juin.

M. Aquino, 50 ans, célibataire et catholique pratiquant, répondait à des questions sur ses projets pour freiner l'augmentation de la population face à l'opposition de l'Église.

Quelque 80% de la population philippine est catholique, mais 68% estiment également que l'État devrait aider les familles en matière de contraception, selon un sondage réalisé début 2010.

L'Église conserve une grande influence dans ce pays et s'est élevée à plusieurs reprises contre des projets de loi destinées à faciliter la contraception. Avec ses alliés, elle avait par exemble bloqué en 2008 un projet de loi qui visait à fournir à chaque famille qui le souhaite une contraception.

Avec un taux de fertilité de 3,27%, la population des Philippines est estimée à 94 millions de personnes en 2010, contre 88,5 millions en 2007.