Plus d'une centaine de Chinois ont manifesté samedi matin à Pékin et Shanghai près de l'ambassade et du consulat du Japon, alors qu'un incident maritime dans des eaux contestées a viré à la crise diplomatique entre les deux pays, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les manifestants se sont d'abord regroupés devant l'ambassade du Japon, puis, quand la rue a été bloquée par la cinquantaine de policiers sur place, ont défilé en cortège à pas rapide dans le quartier diplomatique du parc Ritan.

«À bas le petit Japon, "Souvenez-vous du 18 septembre" scandaient des manifestants, en ce jour anniversaire du début de l'invasion de la Mandchourie par le Japon en 1931.

Des informations avaient circulé sur l'internet ces derniers jours sur une manifestation antijaponaise ce samedi, alors que la Chine a convoqué cinq fois, sans effet, l'ambassadeur du Japon pour exiger la libération immédiate du capitaine d'un chalutier chinois arraisonné par Tokyo le 7 septembre dans une zone de la mer de Chine orientale revendiquée par les deux pays.

«Rendez-nous les Diaoyu!», «Rendez-nous le capitaine!» criaient des manifestants, utilisant le nom chinois de ces îles appelées Senkaku en japonais, près desquelles le chalutier a été arraisonné.

Le chalutier chinois était auparavant entré en collision avec deux patrouilleurs nippons près de ces îlots situés à mi-distance entre Taïwan et Okinawa.

La manifestation s'est dispersée dans le calme en fin de matinée.

À Shanghai, une vingtaine de manifestants se sont retrouvés en matinée près du consulat du Japon et plusieurs d'entre eux ont été interpellés, a constaté un journaliste de l'AFP. Les autres manifestants ont tenté, sans succès, de barrer la route du véhicule de la police qui les emmenait.

«Libérez notre capitaine», «Les îles Diaoyu appartiennent à la Chine» lisait-on sur les bannières.

Jeudi, l'ambassade du Japon en Chine avait appelé à la vigilance les Japonais se trouvant dans le pays, alors que circulaient des informations sur l'internet sur de prochaines manifestations.

«Nous avons appelé par courriels et sur notre site les ressortissants japonais résidant en Chine, et ceux qui y voyagent ou y s'y trouvent pour affaires, à faire attention à leur sécurité», a déclaré jeudi à l'AFP un porte-parole de l'ambassade.

La police chinoise a assuré de son côté au Japon qu'elle «ferait son maximum pour assurer la sécurité des Japonais», est-il écrit sur le site.

Des manifestations antijaponaises, parfois violentes, s'étaient déroulées en Chine lors de la précédente crise diplomatique entre les deux pays, en 2005 et 2006.