Le journal officiel birman a averti samedi le principal parti d'opposition qu'il devait cesser de protester contre sa dissolution et menacé d'emprisonnement quiconque voudrait s'opposer aux élections que la junte organisera en novembre prochain.

Le journal News Lights of Myanmar, sans nommer le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), y a fait clairement allusion en accusant «un parti» de pousser les gens à «protester contre les élections en boycottant» le scrutin du 7 novembre prochain, le premier depuis 20 ans en Birmanie.

Le LND a en effet décidé de boycotter les élections ce qui lui a valu d'être dissoute par la Commission électorale en mai.

Selon le journal, considéré comme la voix du pouvoir, l'incitation à ne pas voter pourrait valoir «une durée d'emprisonnement n'excedant pas un an, ou une amende n'excédant pas 100 000 kyats (770 euros), ou les deux».

Les élections, les premières organisées par la junte depuis vingt ans, ont été unanimement condamnées par l'opposition et la communauté internationale, qui n'y voit qu'une mascarade du régime militaire.

A l'approche du scrutin, la Commission électorale a supprimé une dizaine de partis d'opposition.

La LND avait remporté une victoire écrasante en 1990, mais la junte n'a jamais laissé Aung San Suu Kyi prendre le pouvoir. La dirigeante d'opposition a passé la majeure partie des 20 dernières années en étant privée de liberté. Elle est actuellement en résidence surveillée.