Sarath Fonseka, ancien chef des armées du Sri Lanka et principal opposant du chef de l'État, a été condamné vendredi en cour martiale à une peine de trois ans de prison pour corruption dans une passation de marché, a déclaré à l'AFP une source militaire.

Les juges ont estimé que l'ancien général quatre étoiles avait favorisé un groupe d'armement dirigé par son gendre, selon cette source.

«Le président du tribunal a lu la décision et elle doit maintenant être ratifiée par le président» Mahinda Rajapakse, a-t-elle déclaré, précisant que le tribunal ne ferait pas de déclaration, conformément à son règlement.

Fonseka, 59 ans, fut l'un des principaux artisans de la victoire militaire proclamée en mai 2009 contre la rébellion séparatiste tamoule, qui a mis fin à trois décennies d'un conflit meurtrier.

Les avocats de l'ancien chef des armées avaient refusé de se prêter aux plaidoiries finales après avoir accusé le tribunal de graves irrégularités.

Le mois dernier, Sarath Fonseka avait été jugé coupable par un autre tribunal militaire pour s'être immiscé en politique avant d'avoir quitté l'armée et avait été déchu de son rang et de toutes ses décorations gagnées pendant ses 40 ans de carrière.

Devant la presse, il avait déclaré s'attendre à ce que le gouvernement le jette en prison pour mettre un terme à sa carrière politique.

Soupçonné par le pouvoir de fomenter un coup d'État, il avait démissionné de l'armée à l'automne dernier avant d'entrer avec fracas dans l'arène politique en se présentant en janvier contre le président sortant Rapajapkse.

Largement battu, il avait ensuite été arrêté à la suite de nouveaux soupçons de coup d'État et il est depuis détenu dans les quartiers généraux de la marine à Colombo. Son arrestation et sa détention avaient provoqué de violentes manifestations contre le gouvernement.

Il avait été brièvement relâché à l'ouverture de la nouvelle assemblée parlementaire le 22 avril et avait déclaré vouloir se servir de son siège au Parlement pour prôner la liberté et la démocratie dans l'île.

Fonseka a provoqué la colère du gouvernement en déclarant qu'il témoignerait devant un tribunal international sur les crimes de guerre alors que le chef de l'État a rejeté toute enquête indépendante en ce sens.

Les Nations unies estiment qu'au moins 7000 civils tamouls ont été tués au cours des derniers mois du conflit entre l'armée et les rebelles.