La fête de l'Aïd-el-Fitr marquant la fin du mois de ramadan a donné lieu à des manifestations anti-indiennes samedi dans la partie du Cachemire contrôlée par New Delhi, théâtre de violences depuis plus de deux mois.

Des dizaines de milliers de musulmans, en majorité des hommes jeunes, ont chanté «Inde va-t-en, retire-toi» et «Nous voulons la liberté» alors qu'ils se rassemblaient à Srinagar, capitale d'été de l'État du Jammu-et-Cachemire, pour des prières à l'occasion de la fin du mois de jeûne.

«Les manifestations sont une forme de référendum montrant que les Cachemiris veulent se libérer de l'Inde», a déclaré le dirigeant séparatiste et responsable religieux Umar Farooq alors que la police anti-émeutes était déployée dans la ville afin de prévenir les tensions.

Les forces de sécurité luttent depuis des mois dans cet État de l'Inde à majorité musulmane pour contenir les violences provoquées par la mort d'un étudiant de 17 ans tué par la police le 11 juin au cours d'une manifestation séparatiste. Au cours des deux derniers mois, 70 personnes ont été tuées, la plupart par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur des manifestants.

Des dizaines de milliers de personnes assistaient à la prière à Srinagar lorsque Farooq a lu les noms des 70 victimes, soulevant la réprobation des personnes présentes qui ont scandé «Indiens quittez notre Cachemire».

Il a ensuite appelé l'assistance à marcher vers le centre historique de la ville et le centre commercial de Lal Chowk.

Nombre de gens ont afflué vers Lal Chowk où ils ont hissé des drapeaux verts islamiques et pakistanais au sommet d'une tour chantant: «Notre nation, nous allons décider de son sort».

La plupart des protestataires ont été dispersés dans le calme, mais certains d'entre eux «ont mis le feu à un bâtiment gouvernemental et ont attaqué des postes de sécurité», a indiqué à l'AFP un policier qui a requis l'anonymat.

Le Cachemire indien est le théâtre depuis vingt ans d'une insurrection contre l'administration de New Delhi qui a fait plus de 47 000 morts, toutefois un processus de paix entamé en 2004 avec le Pakistan, qui administre l'autre partie du Cachemire, avait permis d'enrayer la violence.