Quelque 14 millions d'Australiens sont appelés à renouveler leur Parlement samedi à l'occasion d'élections anticipées voulues par les travaillistes du premier ministre Julia Gillard pour obtenir «la confiance» des électeurs mais dont l'issue s'annonce incertaine.

Les bureaux de vote ouvrent leurs portes à 08h00 samedi matin, heure locale (18h00 vendredi à Montréal) et fermeront à 20h00 (06h00 à Montréal).

Dans un des rares pays où le vote est obligatoire, les électeurs doivent renouveler leurs 150 députés à la Chambre basse et la moitié des 76 sénateurs.

Aux commandes depuis moins de deux mois, Julia Gillard, 48 ans, qui avait évincé en juin Kevin Rudd de la tête du parti travailliste, lui succédant au poste de premier ministre, avait alors décidé de convoquer des élections anticipées pour profiter d'une très bonne cote dans les sondages.

Mais au fil de la campagne, l'écart s'est resserré avec son rival, le conservateur Tony Abbott.

Si les derniers sondages donnent une légère avance à Mme Gillard, première femme premier ministre d'Australie, rien ne semble joué.

Ancienne avocate, célibataire sans enfant et vice-premier ministre du gouvernement Rudd depuis 2007, cette femme à la crinière rousse, d'origine galloise, s'est révélée être l'un des ministres les plus efficaces.

Durant la campagne, elle a mis en avant la réussite économique du gouvernement travailliste, l'Australie ayant été la seule économie développée à éviter la récession durant la crise.

Elle a promis de poursuivre les investissements dans les infrastructures, notamment dans un vaste réseau à haut débit ainsi que dans des projets de santé et d'éducation. Mais elle a pâti d'annonces impopulaires concernant en particulier la lutte contre le réchauffement climatique.

Les conservateurs, conduits par Tony Abbott, 52 ans, fervent catholique, ex-journaliste et ancien ministre dans le dernier gouvernement conservateur de John Howard, se sont engagés de leur côté à couper dans les dépenses publiques et à «stopper les bateaux» de demandeurs d'asile afghans ou sri lankais.

Ce thème de l'immigration illégale qui divise les Australiens pourrait s'avérer décisif, les travaillistes ayant fait volte-face à plusieurs reprises, notamment sur un projet controversé et désormais suspendu d'un centre de rétention au Timor oriental.