La première ministre australienne, Julia Gillard, a estimé mardi qu'il était temps que l'Australie devienne une république et qu'une telle réforme pourrait intervenir à la mort de la reine Elizabeth II, son chef d'État.

La mort de la reine serait le moment «approprié» pour que l'Australie se sépare de la tutelle de la reine, a estimé Mme Gillard, à quelques jours des élections législatives de samedi dont l'issue s'annonce incertaine.

«Je pense que ce pays devrait être une république. Je crois également que ce pays a beaucoup d'affection pour la reine Elizabeth», a déclaré Mme Gillard, première femme à occuper le poste de premier ministre (travailliste) d'Australie.

«En tant que premier ministre, j'aimerais que nous oeuvrions à un accord sur le modèle de république, mais je pense que le moment approprié pour que cette nation devienne une république interviendra au changement de monarque», a-t-elle déclaré devant la presse.

Les Australiens s'étaient déclarés contre le passage à une république par un référendum en 1999 et le débat continue à diviser le pays.

Le Commonwealth d'Australie a été fondé et s'est doté de sa première constitution en 1901, mais la reine Elizabeth II y a toujours le titre de chef d'État et son portrait figure sur les pièces de monnaie et les billets de banque.

«J'espère que la reine Elizabeth va vivre encore longtemps (...) Mais je pense que (sa mort) sera probablement le moment approprié pour une transition vers la république», a ajouté Mme Gillard.

Le rival de Mme Gillard lors des élections de samedi, le conservateur Tony Abbott, a par le passé présidé le mouvement en faveur d'une monarchie constitutionnelle, le principal mouvement d'opposition à la république.

Les Australiens sont appelés samedi à renouveler le Parlement lors d'un scrutin qui s'annonce très serré. Selon un sondage publié lundi, Mme Gillard comptait cependant 4 points d'avance sur M. Abbott alors que les deux rivaux ont longtemps été au coude à coude.