La pornographie infantile a connu au premier semestre 2010 un bond de 60% par rapport à la même période de l'an dernier au Japon, où la possession de vidéos et de photos à titre individuel n'est pas condamnée par la loi, a annoncé jeudi la police.

Près de 600 affaires ont été recensées, un nombre record qui traduit également les efforts réalisés par la police nationale pour mettre un terme à l'exploitation sexuelle des mineurs et pour mieux contrôler l'usage de l'internet.

En 2009, la police avait mis au jour 935 cas - en hausse de plus de 38% par rapport à 2008 - impliquant 411 enfants et adolescents.

Au cours des six premiers mois de cette année, 295 mineurs de moins de 18 ans ont été répertoriés sur ces photos et vidéos, soit près du double que pendant le premier semestre 2009, ce qui constitue un record depuis que la police a commencé à collecter ce genre de données en 2000.

Les associations d'aide aux victimes rappellent que sur la plupart des images largement diffusées via Internet, le visage des enfants est exposé, ce qui les condamne à vivre dans la honte et la souffrance.

L'étude a montré que ce fléau se répand grâce à l'usage de l'internet, qui a concerné plus de 55% des affaires traitées.

En juillet, le gouvernement japonais a lancé une stratégie sur trois ans pour éradiquer la pornographie infantile, qui inclut la promotion en ligne de logiciels de filtrage et la coopération des fournisseurs d'accès Internet pour bloquer ou effacer toute image illicite.

La loi actuelle, datant de 1999, interdit la production et la vente de photos, vidéos et autres matériels pornographiques impliquant des enfants, ainsi que leur possession à des fins commerciales ou de distribution. Mais la possession à titre individuel de ce genre de produits est, elle, pour l'instant autorisée.

Les États-Unis et d'autres pays développés accusent les autorités japonaises de laxisme face à ce problème et considèrent le Japon comme un producteur majeur de pornographie infantile dans le monde.