Le parlement népalais n'a pas réussi mercredi à élire un nouveau premier ministre après trois semaines de vacance de la fonction et doit procéder vendredi à un nouveau vote, dans un contexte où les maoïstes tentent de revenir au pouvoir.

Les maoïstes, qui ont mené une sanglante guerre civile contre l'État pendant dix ans avant d'arriver au pouvoir en remportant les élections de 2008, estiment qu'ils devraient prendre la tête du gouvernement car ils détiennent le plus grand nombre de sièges au parlement.

Leur candidat est Pushpa Kamal Dahal, aussi connu sous le nom de Prachanda «le redoutable». Chef des ex-rebelles maoïstes, il fut le premier ministre nommé après les élections de 2008 et démissionna en mai 2009 après un différend sur l'intégration des anciens rebelles dans l'armée régulière.

«Deux candidats au poste de premier ministre ont été incapables d'obtenir la majorité et le troisième a retiré sa candidature», a déclaré le président du parlement, Subash Chandra Nembang.

«Il y aura un autre vote vendredi» pour départager les deux candidats restants : Prachanda et Ram Chandra Paudel, le candidat du deuxième parti le plus important du pays, le parti du Congrès népalais (Nepali Congress), dont il est le vice-président.

Le troisième candidat, Jhala Nath Khanal, du parti communiste du Népal-Marxiste léniniste unifié (UML), a choisi de se retirer de la course car il s'estime incapable de réunir les deux tiers des suffrages nécessaires pour être élu.

Selon les observateurs, Prachanda aura fort à faire pour obtenir la majorité des voix car les autres partis rechignent à voir les maoïstes revenir au pouvoir tant qu'ils ne s'engagent pas à démanteler leurs camps militaires et à rendre les biens saisis pendant la guerre civile.

La République himalayenne est sans gouvernement depuis la démission du premier ministre Madhav Kumar Nepal le 30 juin, une décision prise sous la pression de l'opposition maoïste.

Les principaux partis politiques ont depuis tenté de former un gouvernement d'unité nationale mais devant leur échec à s'entendre, le président népalais Ram Baran Yadav a demandé aux parlementaires d'élire un nouveau premier ministre.

Les parlementaires avaient été élus en 2008 pour un mandat de deux ans afin de mettre au point une nouvelle Constitution et tourner la page de la guerre civile, qui a fait 16 000 morts de 1996 à 2006. Leur mandat, qui s'est achevé le 28 mai, a été prolongé d'un an pour terminer le nouveau texte.