Une diplomate indienne soupçonnée d'espionnage pour le compte du Pakistan et arrêtée fin avril a été inculpée mardi dans le cadre d'une loi relative aux secrets d'État, a annoncé la police.

Madhuri Gupta, qui travaillait à l'ambassade de l'Inde à Islamabad depuis près de trois ans, a été inculpée pour avoir enfreint trois articles de cette loi, a précisé à l'AFP le commissaire adjoint de police, Shibesh Singh.

Employée au sein du service de presse et de l'information, elle est soupçonnée d'avoir transmis à des contacts pakistanais des informations émanant du chef du service indien de renseignements, de recherches et d'analyses à Islamabad.

Elle avait été convoquée à New Delhi fin avril sous le prétexte de discussions sur le sommet sur la coopération régionale des huit nations d'Asie du Sud (SAARC) qui débutait quelques jours plus tard au Bhoutan, avant d'être arrêtée à son domicile par la police.

Selon la police, elle était surveillée depuis six mois.

Son avocat, Joginder Dahiya, a confirmé à l'AFP que sa cliente était poursuivie en justice.

«Quand j'aurai copie demain (des poursuites), je pourrai faire un commentaire. Pour le moment, je n'ai pas de précisions», a-t-il déclaré.

Selon la nature précise des poursuites, Mme Gupta risque une peine d'emprisonnement de trois à quatorze ans.

Elle avait attiré les soupçons par «l'extraordinaire intérêt» qu'elle commençait à manifester pour des questions qui n'étaient pas liées à sa fonction.

En tant que deuxième secrétaire, elle n'occupait pas une fonction importante au sein de la hiérarchie diplomatique. Selon d'anciens diplomates, Madhuri Gupta aurait eu de ce fait, en théorie, un accès limité aux informations sensibles.

Le Pakistan avait minimisé le scandale lors de l'annonce de son arrestation qui était intervenue quelques jours seulement avant une rencontre entre les deux premiers ministres indien et pakistanais en marge du sommet au Bhoutan.

Les deux voisins rivaux d'Asie du Sud avaient amorcé un processus de paix en 2004, mais il avait été suspendu par l'Inde après les attentats de Bombay fin 2008, attribués par New Delhi à des islamistes basés au Pakistan.

Les deux puissances nucléaires ont repris contact ces six derniers mois pour tenter de réamorcer leur laborieux dialogue.