Le premier ministre japonais Naoto Kan s'est engagé mardi à prendre «un nouveau départ» et a demandé à son gouvernement de serrer les rangs, au lendemain de la défaite électorale de la majorité aux sénatoriales.

«J'espère que vous coopérerez avec moi, car j'ai décidé de m'attaquer aux problèmes auxquels doit faire face le pays et obtenir des réformes avec un gouvernement uni», a dit le chef du gouvernement de centre-gauche à ses ministres, selon le porte-parole Yoshito Sengoku.

M. Kan, nommé il y a un peu plus d'un mois, a présenté ses excuses pour avoir inquiété les électeurs par ses déclarations sur une hausse possible de la taxe sur la consommation, qui ont fait perdre au Parti Démocrate du Japon (PDJ) le contrôle du Sénat au scrutin de dimanche. Les Démocrates conservent toutefois une large majorité à la Chambre des Députés.

«À cause de mes commentaires, je vous ai contraints à une élection difficile. Je veux prendre un nouveau départ», a-t-il dit.

Selon un sondage publié mardi par l'agence de presse Kyodo, la cote de popularité du premier ministre chute à 36%, alors que le taux de mécontents passe lui à 52%.

Le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda, a reconnu mardi que l'évocation d'une hausse de la taxe sur la consommation, actuellement de 5%, avait «sans aucun doute» nui à l'image du gouvernement. Mais il a jugé inévitable de réviser le système fiscal pour rééquilibrer les finances de l'État et réduire la dette colossale du Japon.

«Nous allons commencer par demander la coopération des autres partis pour une réforme fiscale d'ampleur, y compris de la taxe sur la consommation», a-t-il dit, en soulignant qu'il prenait «au sérieux» le résultat des urnes.

Les agences de notation financière ont prévenu à plusieurs reprises que la note à long terme de la dette du Japon serait menacée de rétrogradation si les finances du pays n'étaient pas assainies.

M. Kan, 63 ans, est le cinquième premier ministre en quatre ans. Son avenir à la tête du PDJ et du gouvernement pourrait se jouer lors d'une réunion de la direction du parti en septembre. Au Japon, le président du parti majoritaire est traditionnellement nommé au poste suprême de premier ministre.