Les Japonais se rendent aux urnes dimanche pour des élections sénatoriales partielles qui, selon les sondages, pourraient voir le Parti démocrate au pouvoir (PDJ, centre-gauche) perdre sa majorité à la chambre haute du Parlement.

Le premier ministre Naoto Kan, chef du gouvernement depuis quelques semaines après la démission de Yukio Hatoyama début juin, affronte le scrutin avec une cote de popularité en baisse.

La moitié des 242 sièges de la Chambre des conseillers sont à pourvoir lors de cette élection. Le PDJ n'est pas directement menacé: il détient déjà une confortable majorité à la chambre basse de la Diète, la Chambre des représentants. Une défaite au Sénat lui compliquerait cependant la tâche en le contraignant à rechercher de nouvelles alliances pour faire adopter les lois.

Naoto Kan a fixé comme objectif à son parti de remporter 54 sièges, le nombre actuel de sièges détenu par le PDJ. Mais selon les récents sondages publiés dans la presse, le parti ne devrait n'en recueillir que 50. La principale formation d'opposition, le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateurs) est elle créditée de quelque 45 sièges. Les sondages font aussi apparaître une forte proportion d'indécis, autour de 20%.

L'élection de dimanche servira de test pour le Parti démocrate du Japon, qui avait largement remporté les élections législatives d'août 2009 et mis fin au long règne du PLD, à la tête du pays quasiment sans interruption depuis 1955. Le PDJ est arrivé au pouvoir sur la promesse de «changer le Japon», rendre la politique plus transparente et proche du peuple, établir des relations «plus équitables» avec Washington, ce qui a suscité d'énormes attentes dans le pays.

Mais début juin, le premier ministre Yukio Hatoyama a démissionné, conséquence d'un record d'impopularité et de l'échec à tenir une de ses principales promesses de campagne: déménager la base militaire américaine de Futenma sur l'île d'Okinawa (sud).

Naoto Kan, qui lui a succédé le 8 juin, est déjà en mauvaise posture dans les sondages, après avoir bénéficié d'une bonne cote de popularité peu après son arrivée au pouvoir. Cet ancien ministre des Finances a payé ses déclarations sur un éventuel doublement de la TVA, de 5% à 10%. Cette hausse, a-t-il souligné, est nécessaire pour réduire l'écrasante dette publique et éviter au Japon de connaître une crise économique comme en Grèce.

À l'approche des élections sénatoriales, Naoto Kan a infléchi son discours de rigueur. «Je promets que je ne toucherai pas à la taxe à la consommation avant les prochaines législatives» prévues dans trois ans, a-t-il déclaré lors d'une récente réunion publique à Tokyo.

«Je propose une discussion avec les partis d'opposition pour trouver des moyens de préserver les finances japonaises et (...) la protection sociale», a-t-il ajouté. Comme pour chaque élection au Japon, des camionnettes équipées de haut-parleurs ont sillonné les rues des villes, hurlant les noms et slogans des candidats.

Mais au cours des deux dernières semaines, la presse et les principales chaînes de télévision ont surtout parlé de la Coupe du monde de football et du scandale de paris truqués autour du sumo, sport ancestral au Japon.