La Corée du Sud a rejeté jeudi des pourparlers militaires directs proposés par la Corée du Nord pour élucider les circonstances du naufrage fin mars de la corvette sud-coréenne Cheonan, imputé au Nord.

«Le gouvernement sud-coréen doit privilégier des discussions au Conseil de sécurité» de l'ONU, a estimé le porte-parole du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, Kim Young-Sun.

Dans une lettre adressée à la mission diplomatique du Mexique, qui assume en juin la présidence du Conseil de sécurité, et dont l'AFP a obtenu copie mercredi, Pyongyang a proposé des discussions militaires directes avec sa voisine sur le naufrage du navire de guerre.

Une enquête internationale a conclu fin mai à un tir de torpille par un sous-marin nord-coréen.

Mais la Corée communiste nie toute responsabilité et exige de pouvoir inspecter le site de l'incident, survenu le 26 mars près de la ligne de démarcation maritime inter-coréenne et qui a coûté la vie à 46 marins sud-coréens.

«Nous sommes d'avis que la manière la plus raisonnable de régler cet incident est que le Nord et le Sud de la Corée s'asseyent ensemble pour rechercher la vérité», dit la lettre.

Le Conseil de sécurité a été saisi par la Corée du Sud de l'incident naval, l'un des plus graves depuis l'armistice de la guerre de Corée en 1953. Séoul souhaite voir la Corée du Nord condamnée pour son rôle présumé dans ce naufrage. Mais Pékin, protecteur traditionnel de Pyongyang, se montre peu enclin à accepter une telle issue.

L'ambassadeur de Corée du Nord à l'ONU avait averti le 15 juin que son pays réagirait militairement à toute condamnation par le Conseil.