L'Australie a rétabli mardi dans une région aborigène des lois visant à lutter contre la discrimination raciale qui avaient été suspendues il y a trois ans sous le précédent gouvernement conservateur.

Le gouvernement de John Howard avait suspendu ces lois, officiellement pour lutter contre la criminalité dans les communautés aborigènes, en autorisant l'envoi des forces de l'ordre dans les villages aborigènes, la réduction des prestations sociales et l'interdiction de l'alcool. L'ONU avait condamné cette mesure de suspension en la qualifiant de «discriminatoire».

Un amendement au Parlement lundi soir a permis de réinstaurer le Race discrimination act (RDA) dans les Territoires du Nord, où vit l'essentiel de la communauté aborigène.

La ministre des Affaires indigènes de cet État, Jenny Macklin, s'est félicitée de la mesure qui «restaure la dignité des aborigènes et les aide à prendre leur destinée en main pour que les choses changent dans les Territoires du Nord».

Mme Macklin a ajouté qu'avec la suspension de ces lois, les aborigènes dont la civilisation remonte à plus de 10 000 ans, s'étaient sentis «blessés, trahis et moins importants que les autres Australiens».

Lors de l'arrivée des colons européens en Australie en 1788, les aborigènes étaient environ un million. Ils ne représentent plus aujourd'hui que 470 000 des 22 millions d'habitants du pays continent où ils forment le groupe démographique le plus défavorisé.

En février 2008, le premier ministre travailliste Kevin Rudd a présenté des excuses nationales aux aborigènes pour les mauvais traitements qui leur ont jadis été infligés.