Le gouvernement de centre-gauche du premier ministre japonais Naoto Kan a survécu sans problème mercredi à sa première motion de censure, après des débats houleux au Parlement qui ont marqué le début de la campagne pour les élections sénatoriales du 11 juillet.

Le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateurs), chef de file de l'opposition, avait décidé de déposer cette motion après le changement de premier ministre la semaine dernière consécutif à la démission de Yukio Hatoyama, devenu très impopulaire dans les sondages après moins de neuf mois au pouvoir.

Toutefois le texte a été facilement repoussé par 315 voix contre 153, grâce à la domination du Parti démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) à la Chambre des députés dont les décisions priment sur celles du Sénat.

«premier ministre Kan, vous êtes le grand Satan qui apporte un maximum de malheurs au Japon», a clamé Hideaki Omura, député du PLD, déclenchant un tonnerre d'applaudissements parmi ses collègues et des hurlements indignés du côté de la majorité.

M. Kan qui préside le PDJ, a été chargé le 8 juin de constituer un gouvernement mais les conservateurs du PLD lui reprochent de ne pas avoir recouru à de nouvelles élections.

«L'administration Kan a été formée sans demander l'avis du peuple. C'est un gouvernement sans légitimité», a affirmé Ryosei Akazawa, député de l'opposition.

Pendant ses quelque 55 ans au pouvoir, le PLD a lui aussi fréquemment changé de premier ministre sans passer par les urnes: trois chefs de gouvernement conservateurs se sont ainsi succédé entre septembre 2006 et août 2009, date de la victoire historique du PDJ aux élections législatives.

Mercredi a marqué la fin de la session parlementaire et le début effectif de la campagne pour les élections sénatoriales.

Le PDJ qui a repris des couleurs dans les sondages après le départ de M. Hatoyama et l'arrivée de M. Kan, espère obtenir un bon score afin de pouvoir s'assurer de la majorité absolue au Sénat et éviter ainsi de demander l'aide de petits partis.