La Corée du Sud compte demander bientôt au Conseil de sécurité de l'ONU d'examiner une résolution condamnant la Corée du Nord pour le torpillage en mars, attribué au régime de Pyongyang, d'une corvette sud-coréenne, a indiqué jeudi un diplomate.

Le diplomate, qui s'exprimait sous-couvert de l'anonymat, a précisé que le ministre adjoint des Affaires étrangères sud-coréen Chun Young-woo qui se trouve depuis mercredi à New York, ferait bientôt une demande officielle en ce sens auprès des 15 membres du Conseil.

Selon les conclusions d'une enquête internationale, le naufrage du Cheonan, une corvette de 1200 tonnes, a été provoqué par son torpillage par un sous-marin nord-coréen, tuant 46 marins sud-coréens à bord.

Pyongyang a démenti toute responsabilité dans cet incident, l'un des plus graves depuis l'armistice de la guerre de Corée en 1953.Séoul souhaite une résolution onusienne condamnant Pyongyang

La Corée du Sud a annoncé des représailles contre le Nord qui a promis de répliquer en déclenchant «une guerre généralisée» en cas de nouvelles sanctions.

Le diplomate a toutefois indiqué que Chun Young-woo, qui a rencontré mercredi et jeudi plusieurs ambassadeurs, ne demanderait pas aux 15 membres du Conseil des sanctions contre la Corée du Nord.

Chun Young-woo, qui a rencontré en début de semaine des responsables américains à Washington, s'est réuni jeudi avec le chef de l'ONU Ban Ki-moon, qui est sud-coréen, pour discuter du torpillage de la corvette et lui rendre compte de son entretien avec l'ambassadeur mexicain Claude Heller, président du Conseil de sécurité pour le mois de juin.

La Corée du Sud peut compter sur le soutien inconditionnel des États-Unis, du Japon et d'autres puissances occidentales, mais pour s'assurer de l'adoption d'une résolution condamnant son voisin du Nord, elle doit aussi s'assurer du soutien de la Russie et de la Chine, deux pays traditionnellement proches de Pyongyang.

Moscou a jugé la semaine dernière que le dossier impliquant la Corée du Nord dans le naufrage de la corvette sud-coréenne ne pouvait être transmis au Conseil de sécurité sans «preuves à 100%».

Le président russe Dmitri Medvedev a envoyé lundi en Corée du Sud une équipe d'experts russes pour se pencher sur les résultats de l'enquête internationale sur le naufrage.

La Corée du Sud a aussi demandé à la Chine d'envoyer ses propres experts, mais Pékin n'a pas répondu à sa requête pour le moment, selon des médias locaux, dont certains indiquent que la proposition a été rejetée par Pékin.

Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a appelé dimanche au calme et à la baisse des tensions entre les deux Corées. Le chef du gouvernement chinois, qui s'exprimait après un sommet en Corée du Sud avec son homologue japonais, Yukio Hatoyama, et le président sud-coréen, Lee Myung-Bak, n'a fait aucune allusion à un éventuel ralliement chinois à la condamnation de la Corée du Nord.