Après plusieurs mois de tensions, le Japon et les États-Unis sont finalement tombés d'accord pour maintenir la base américaine controversée de Futenma sur l'île d'Okinawa, contre l'avis de la population et des élus locaux.

Les deux gouvernements ont publié vendredi un communiqué conjoint annonçant le transfert de cette base aérienne, actuellement située en pleine ville dans le sud de l'île, vers la baie protégée de Henoko, plus au nord.

«Les États-Unis ont exprimé leur satisfaction à propos de cet accord», a déclaré le premier ministre japonais Yukio Hatoyama aux journalistes, après un entretien téléphonique avec le président américain Barack Obama.

«Nous sommes convenus de renforcer encore davantage les relations nippo-américaines», a-t-il ajouté.

Cette affaire était devenue une pomme de discorde entre les deux alliés depuis l'arrivée au pouvoir en septembre du gouvernement de coalition de centre-gauche de M. Hatoyama, qui avait promis de tout faire pour retirer Futenma d'Okinawa, contre l'avis de Washington.

M. Hatoyama avait ainsi remis en cause un accord conclu en 2006 par les gouvernements japonais et américains, qui prévoyait le transfert de la base de Marines vers la baie de Henoko.

Après deux visites sur l'île d'Okinawa et des discussions avec les élus locaux, le premier ministre a dû faire récemment des excuses publiques devant les caméras et reconnaître qu'il n'avait pas trouvé de meilleure solution que celle fixée en 2006.

Cette volte-face peu glorieuse ne va pas améliorer la popularité de M. Hatoyama qui frôle déjà la barre des 20%, alors que l'on s'approche des élections sénatoriales prévues le 11 juillet.

Beaucoup de commentateurs pensent que ses jours à la tête du pays sont désormais comptés et qu'il pourrait démissionner soit avant, soit juste après la défaite annoncée de son parti au scrutin.