La Corée du Nord est parvenue à la fusion nucléaire, une «percée décisive» dans le développement de la technologie nucléaire par le régime de Pyongyang, a annoncé la presse officielle nord-coréenne mercredi.

En annonçant la nouvelle, le Rodong Sinmun, l'organe du parti communiste au pouvoir (parti unique), ne fait aucune allusion à une éventuelle utilisation militaire de cette technologie permettant de fabriquer des engins thermonucléaires («bombe H»).

«Le succès de la fusion nucléaire est un grand événement qui démontre le développement tranchant et rapide des sciences et des technologies de la DPRK», la République populaire démocratique de Corée, se félicite l'organe officiel du régime du président Kim Jong-Il, qui revendique déjà la possession de la bombe A, basée sur la fission nucléaire.

Le journal du parti unique assure que les scientifiques dans le reste du monde étudient la fusion nucléaire pour obtenir «une nouvelle énergie sûre et respectueuse de l'environnement», dans une allusion aux travaux des scientifiques occidentaux pour mettre au point des centrales nucléaires fondées sur la fusion, technologie qui réduit considérablement les déchets nucléaires.

Mais au yeux de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA), il s'agit d'un «énorme défi», qui implique une coopération internationale, selon le site internet de l'AIEA.

Les experts nord-coréens ont, eux, travaillé dur pour développer cette technologie à leur propre manière, affirme le journal.

Ainsi, poursuit-il, «les matériels pour réaliser la réaction thermonucléaire ont été conçus et manufacturés de manière coréenne, la recherche fondamentale en matière de réaction de fusion nucléaire menée à terme, et de puissantes ressources scientifiques et technologiques ont été assemblées pour perfectionner la technologie thermonucléaire nationale par nos propres moyens», écrit le Rodong Sinmun.

La Corée du Nord a «réalisé une perçée décisive vers le développement d'une nouvelle énergie et inauguré une nouvelle phase dans le développement national des sciences et des technologies les plus récentes», se flatte encore l'organe officiel.

L'annonce intervient au sortir la visite de Kim Jong-Il en Chine, un de ses derniers alliés, conclue vendredi.

Le fils et successeur de Kim Il-Sung s'y était dit, selon Pékin, disposé à la reprise des négociations sur son programme nucléaire, dont son pays avait claqué la porte en avril l'an dernier.

Le régime nord-coréen mène depuis des décennies un programme d'armement nucléaire fondé sur le plutonium produit son réacteur de Yongbyon.

En septembre, Pyongyang avait annoncé pour la première fois être parvenu à la phase finale du processus d'enrichissement d'uranium, l'autre technologie de fabrication de l'arme atomique.

Et en mars, Pyongyang annonçait se lancer dans la construction «prochaine» d'une centrale nucléaire à eau légère, alimentée par du combustible nucléaire local.

La Corée du Nord est entrée le 9 octobre 2006 dans le cercle restreint des puissances atomiques militaires en procédant à un essai nucléaire, bafouant un engagement passé en septembre 2005 avec ses partenaires de négociation par lequel elle acceptait d'abandonner ses visées nucléaires.

Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté en juin 2009 un nouveau train de sanctions contre Pyongyang après des essais de missiles nord-coréens.