Deux jours après le séisme qui a fait plus de 1 100 morts dans le nord-ouest de la Chine, l'aide d'urgence a commencé à arriver vendredi dans la zone dévastée où se poursuivaient les recherches de survivants et se préparait la crémation de centaines de corps.

Le bilan du tremblement de terre de mercredi matin est passé à 1 144 morts, a annoncé dans la soirée l'agence de presse officielle Chine nouvelle.

Le précédent bilan officiel, publié dans la journée, était de 791 morts.

Le nombre des morts pourrait encore augmenter, car des centaines de personnes sont encore portées disparues.

Le chef du gouvernement Wen Jiabao a achevé une visite à Jiegu - épicentre du séisme qui a frappé une zone difficile d'accès de la province du Qinghai, sur le plateau tibétain - en assurant que la Chine «pourrait surmonter ce désastre».

«Nous ferons tout pour construire un nouveau Yushu», la préfecture où se trouve Jiegu, a assuré le Premier ministre, filmé par la télévision officielle.

Environ 600 corps qui devaient être incinérés à partir de samedi étaient entassés dans le principal monastère bouddhique surplombant la ville, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les premiers véhicules chargés d'aide sont arrivés tôt dans la ville, où les températures descendent jusqu'à moins 5 degrés la nuit et où 85% des bâtiments se sont effondrés, laissant quelque 100 000 sans-abri. La nourriture commençait à manquer pour les sinistrés.

Au total, 41 000 tentes, 160 000 manteaux et 188 000 édredons devaient leur être distribués, avec 185 tonnes de nourriture et de matériel divers, des lits aux toilettes mobiles, selon le gouvernement.

Des équipes médicales, des tentes, des couvertures ont également été envoyées au Qinghai, où les médecins soignaient et opéraient dans des installations de fortune les victimes du pire tremblement que la Chine ait connu depuis celui de 2008 au Sichuan (87 000 morts).

«La priorité est de sauver les gens. Nous n'abandonnerons pas même s'il ne reste qu'un espoir infime», a dit Wen Jiabao au quartier général des secours, à Yushu, selon l'agence Chine Nouvelle.

Vendredi, les milliers de secouristes qui parfois la veille creusaient encore à mains nues étaient pourvus de matériel lourd dépêché dans la région, mais apparemment en quantité insuffisante au vu de l'ampleur des destructions.

Aidés par des milliers de soldats, la police et des moines bouddhistes tibétains, ils devaient affronter aussi le manque d'oxygène, dans cette région située à 4.000 m d'altitude, et des températures glaciales, a-ton constaté.

«Il y a des gens ici! Il faut les trouver. Nous ne pouvons pas arrêter avant», a indiqué l'un des moines s'activant dans les gravats.

Pour la plupart, le constat est le même: «j'ai tout perdu», résume Sonaman, une Chinoise tibétaine de 52 ans qui a perdu dix membres de sa famille.

«Nous n'avons rien. Même pas à manger», dit-elle à l'AFP.

Le séisme survenu tôt mercredi, qui a également fait quelque 11 000 blessés, a atteint une magnitude de 6,9 sur l'échelle de moment utilisée par l'institut de géophysique américain (USGS).

Il a frappé une région rurale pauvre, détruisant les maisons de pisé et de bois mais aussi des bâtiments en «dur», comme les écoles.

Une centaine d'élèves et d'étudiants pris au piège dans leurs établissements scolaires figurent parmi les morts, a indiqué le Quotidien du Peuple.

Le président chinois Hu Jintao était en soirée dans l'avion du retour sur Pékin après avoir écourté une visite au Brésil.

Les conditions difficiles sur place sont particulièrement dangereuses pour les blessés, sommairement soignés, a-t-on constaté.

Les autorités ont cependant écarté tout risque d'épidémie. «Les corps ont commencé à être traités dans la zone du séisme pour éviter tout impact dangereux», a déclaré à la presse à Pékin Chen Xianyi, un responsable du ministère de la Santé.