Les hôpitaux de Bichkek manquent de sang et de médicaments, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a fait état jeudi de plus de 500 blessés après les violents affrontements dans la capitale du Kirghizistan.

«On est immédiatement intervenus auprès des hôpitaux qui nous ont contactés à travers le ministère de la Santé pour leur donner du sang; ils étaient en manque de sang (...) et de médicaments», a indiqué à l'AFP un porte-parole du CICR, Simon Schorno.

«On a immédiatement distribué cette aide-là», a-t-il ajouté. Il a souligné toutefois que les réserves sur place de l'organisation étaient «minimes» et qu'un kit permettant de soigner une centaine de victimes dans des situations violentes et de conflits, notamment les blessures par balle, devait être acheminé samedi.

«Nous travaillons avec nos partenaires du Croissant-Rouge kirghiz pour trouver des moyens d'améliorer les dons du sang», a par ailleurs expliqué dans un communiqué Pascale Meige Wagner, directrice des opérations du CICR en Asie centrale.

La capitale compte trois grands hôpitaux qui ont reçu «plus de 500 blessés», a précisé le porte-parole; le ministère de la Santé kirghiz parle de 75 morts et un millier de blessés dans les affrontements au cours desquels l'opposition s'est emparée du pouvoir.

Une équipe médicale du CICR et du Croissant-Rouge doit se rendre vendredi à Talas, dans le nord du pays, où se trouvent les bases aériennes américaines, pour «mieux comprendre quels sont les besoins» médicaux après les violences qui s'y sont déroulées, selon M. Schorno.

Le CICR emploie 35 personnes au Kirghizistan, dont 11 expatriés; il a aussi une équipe à Osh (sud), dans la région où le président évincé Kourmanbek Bakiev s'est réfugié.

L'organisation appelle les parties à faire preuve d'une grande réserve dans l'usage de la force et des tirs, et à ne pas prendre pour cible les travailleurs médicaux et les ambulances.