L'Alliance nationale tamoule, ancien soutien politique des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), fait savoir qu'elle est prête à accepter une autonomie régionale au sein d'une structure fédérale, renonçant désormais à ses revendications indépendantistes.

La TNA écrit ainsi dans sa profession de foi pour les élections législatives du 8 avril prochain qu'elle est prête à accepter une «structure fédérale» dans les provinces du nord et de l'est de l'île, à majorité tamoule. Dans cette profession de foi publiée vendredi, elle souhaite que les provinces aient autorité en matière de propriété terrienne, de maintien de l'ordre et de finances.

Depuis sa création en 2001, la TNA, fédération de petites formations tamoules, avait fait figure de vitrine politique des Tigres tamouls. Ces combattants séparatistes ont été défaits l'an dernier par l'armée du gouvernement de Colombo au terme d'un conflit sanglant d'un quart de siècle qui a fait entre 80.000 et 100.000 morts.

Depuis l'indépendance du Sri Lanka, les Tamouls s'estiment victimes de discriminations de la part de la majorité cinghalaise de l'île. Colombo refuse depuis toujours de leur accorder l'autonomie, considérant que cela ne serait qu'un prélude à la sécession.

L'Alliance nationale tamoule dispose actuellement de 22 sièges au Parlement, qui en compte 225.

Le président sri-lankais Mahinda Rajapaksa, réélu en janvier dernier, a décidé d'organiser ces législatives en avril, apparemment pour consolider son assise politique. Son adversaire Sarath Fonseka, ancien chef d'état-major de l'armée, est détenu, accusé de sédition.

La TNA, qui avait soutenu Fonseka pour la présidentielle, se présente aux législatives sur un programme indépendant. Elle réclame des aides économiques et de logement pour les près de 300.000 civils tamouls qui ont été déplacés dans les dernières étapes de la guerre civile. Environ 100.000 d'entre eux vivent encore dans des camps de réfugiés. L'Alliance réclame en outre la démilitarisation des anciens bastions rebelles et le démantèlement des zones de haute sécurité, où les troupes gouvernementales occupent des milliers d'hectares de terrains privés.