Le gouvernement du Premier ministre indien Manmohan Singh doit présenter lundi, à l'occasion de Journée internationale de la femme, un projet de loi établissant un quota de femmes au Parlement fédéral ainsi que dans les assemblées législatives des États.

Ce projet de quota, présenté pour la première fois il y a plus d'une décennie, a rencontré une vive opposition en Inde. Mais le gouvernement de Manhoman Singh, issu des élections législatives de mai 2009 qui ont reconduit haut la main le Parti du Congrès, estime cette fois être en mesure de faire adopter son projet.

Le texte, a précisé dimanche un porte-parole du parti, Manish Tewari, sera examiné lundi à la chambre haute du Parlement, le Rajya Sabha (Conseil des États), avant d'être présenté devant la chambre basse, le Lok Sabha.

Il prévoit d'octroyer aux femmes un tiers des sièges au Lok Sabha, de 59 actuellement à 181, sur un total de 545. Le projet de loi augmenterait également la représentation des femmes au Rajya Sabha et dans les assemblées législatives régionales.

Le Bharatiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou, principale formation de l'opposition) et le Parti communiste indien ont demandé à leurs députés de se prononcer en faveur du texte. Plusieurs petites formations socialistes d'opposition s'y opposent en revanche, estimant que les quotas devraient être réservés aux castes et minorités.

Le projet de loi vise à améliorer la situation des femmes indiennes, moins payées et éduquées que les hommes, et souvent contraintes à la misère, à l'illettrisme ou victimes de violences.

L'Inde a compté peu de dirigeantes. Indira Gandhi, fille unique de Jawaharlal Nehru, premier chef de gouvernement de l'Inde indépendante, accéda au pouvoir en 1966, devenant la première femme à occuper le poste de Premier ministre en Inde. Elle est décédée en octobre 1984, tuée par deux Sikhs membres de sa garde rapprochée. Sonia Gandhi, épouse de l'ancien Premier ministre Rajiv Gandhi et belle-fille d'Indira Gandhi, est aujourd'hui présidente du Parti du Congrès.

Une femme, Pratibha Patil, est depuis 2007 la première femme présidente du pays, mais il s'agit d'une fonction principalement honorifique, l'essentiel des pouvoirs étant détenu par le Premier ministre.