Lors de notre séjour en Chine, Xiao Gang a organisé un festival de films gais, le China Queer Film Talk.

«Les gens vont dans des bars gais, mais c'est un placard, a-t-il alors déclaré. Il faut organiser des manifestations culturelles pour que les gens sortent du placard.»

L'an dernier, Copenhague a accueilli la toute première délégation de Chinois à participer aux jeux Outgames. En août 2009, l'iLook Magazine a également fait beaucoup jaser en consacrant son numéro complet à la «Gay China».

 

La Chine a légalisé l'homosexualité en 1997 et l'a retirée du registre des maladies mentales en 2001. Les autorités ne reconnaissent pas officiellement l'homosexualité, mais sont plus tolérantes et ouvertes qu'auparavant.

Récemment, le journal China Daily - dirigé par l'État - était même fier de dire que «la Chine a récemment adopté diverses mesures de protection des homosexuels». Le quotidien a même parlé d'un mariage gai célébré dans un bar, estimant à 20 millions le nombre d'hommes homosexuels en Chine et à 10 millions le nombre de lesbiennes.

Mais en janvier dernier, les autorités ont empêché la tenue du concours Mr. Gay China, quelques minutes avant le début de la soirée. Les policiers ont évacué un bar de Pékin - où étaient réunis plusieurs journalistes étrangers - en évoquant des «problèmes d'autorisations administratives».

Xiao Gang s'est dit déçu de l'annulation du concours auquel il devait participer à titre de juge, mais il se réjouissait que cela donne de la visibilité à sa cause. «On a vraiment besoin de se lever maintenant et de dire que l'on n'a rien fait de mal.»