Si la diplomatie traditionnelle traverse des turbulences, Pékin et Washington ont malgré tout trouvé un moyen de célébrer leur amitié avec l'arrivée en grande pompe en Chine de deux pandas nés en captivité aux États-Unis.

Tai Shan, un mâle, et Mei Lan, une femelle, nés respectivement dans les zoos de Washington et d'Atlanta de parents prêtés par la Chine, sont arrivés vendredi après-midi à l'aéroport de Chengdu, dans la province du Sichuan (sud-ouest), après un vol de plus de 14 heures, selon les images en direct de la télévision officielle CCTV. Lors d'une cérémonie, le consul général des États-Unis David E. Brown a qualifié les deux pandas d'«ambassadeurs attachants de bonne volonté pour la Chine aux États-Unis».

«Tout comme leurs parents et les autres pandas prêtés par la Chine (...), ils occupent une place spéciale dans les relations américano-chinoises», a-t-il dit, cité dans un communiqué de l'ambassade des États-Unis.

La Chine, qui ne vend pas de pandas, en propose la location dans le cadre de ce qui est souvent appelé la «diplomatie du panda».

Selon CCTV, 32 pandas vivent actuellement dans des zoos à l'étranger.

Les éventuels bébés reviennent à la Chine quand ils atteignent l'âge de deux ans, cependant Pékin avait accepté de prolonger le séjour de Tai Shan, vedette du zoo de Washington, de deux ans et demi.

Si la «diplomatie du panda» est au beau fixe, les relations entre les deux pays connaissent une crise provoquée par des différends sur les questions commerciales, l'annonce de vente d'armes américaines à Taïwan et la prochaine rencontre entre le président Barack Obama et le dalaï lama, que Pékin accuse de vouloir l'indépendance du Tibet.

Les deux pandas arrivés vendredi, en pleine forme selon des images transmises en direct par la télévision, resteront dans le Sichuan, province où se trouvent plus des trois quarts des 1.600 pandas vivant dans la nature en Chine.

Quelque 290 autres sont dans des réserves.

Tai Shan rejoindra ainsi un centre spécialisé dans la recherche et la protection des pandas, à Ya'an, afin, espèrent les biologistes, de s'y reproduire.

Dans un long article, le journal Global Times s'est penché sur les perspectives d'accouplement pour la femelle Mei Lan.

Selon des spécialistes des pandas, cités par le journal, Mei Lan devra «être occupée dès que possible», avec l'aide de films montrant d'autres pandas en action afin de stimuler sa sexualité.

Mei Lan sera hébergée par le centre de recherches de Chengdu, la capitale du Sichuan.

Après avoir failli disparaître dans les années 80, les pandas font l'objet en Chine d'un programme de préservation avec des réserves pour protéger ceux qui vivent à l'état sauvage et des élevages en captivité pour des réintroductions à terme dans la nature.