L'Australie a condamné vendredi la publication dans la presse indienne d'un dessin comparant sa police au Ku Klux Klan, après le meurtre d'un étudiant indien le week-end dernier.

Nitin Garg, un jeune homme de 21 ans, a été poignardé à l'abdomen samedi à Melbourne alors qu'il se rendait à son travail. Depuis 18 mois, plusieurs étudiants indiens ont été la cible d'agressions en Australie. Ce meurtre a suscité la publication mardi dans le journal indien Mail Today d'un dessin montrant un badge de policier australien, illustré d'une cagoule de l'organisation raciste et antisémite américaine Ku Klux Klan.

«Toute comparaison de cette nature est profondément offensante et je condamne ce genre de démarche», a déclaré le vice-premier ministre australien, Mme Julia Gillard, affirmant cependant n'avoir pas vu le dessin.

Elle a affirmé que la police de l'État du Victoria, où a eu lieu le meurtre, travaillait avec les responsables de la communauté indienne et avait renforcé ses patrouilles dans les zones théâtres d'attaques contre des étudiants indiens.

En mai 2009, plusieurs centaines d'entre eux avaient manifesté dans les rues de Melbourne et de Sydney pour dénoncer ces agressions.

Le ministre de la Police du Victoria, Bob Cameron, a lui aussi condamné le dessin de <i>La Presse</i> indienne, précisant que la nature du meurtre de Nitin Garg faisait l'objet d'investigations.

Cette succession d'incidents a jeté un froid sur les relations entre l'Inde et l'Australie, qui nie le caractère raciste des agressions. Canberra a cependant multiplié les contacts avec des diplomates indiens pour tenter de rassurer New Dehli.

Le Mail Today, un journal populaire, a défendu vendredi le choix du journal.

«Nous percevons la police de Melbourne comme une organisation raciste simplement parce qu'il semble qu'elle ne réagit pas suffisamment vite, ou suffisamment sérieusement, aux attaques d'étudiants indiens», a déclaré le rédacteur en chef, Bharat Bhushan, dans un communiqué.

«Pourquoi la police de Melbourne refuse-t-elle d'accepter le caractère raciste des attaques ?», s'est interrogé M. Bharat, pour qui le dessin de presse reflète un sentiment général d'injustice en Inde.

Bharat Bhushan a déclaré à l'AFP que selon des statistiques de la police australienne, une personne sur 1.000 vivant à Melbourne est indienne mais qu'une agression sur vingt vise un citoyen du sous-continent.