Cinq ans après le tsunami qui a ravagé les côtes de l'océan Indien, la Croix-Rouge canadienne a dressé le bilan de ses réalisations dans les pays touchés, hier soir. «Il y a encore un immense travail à faire», a rappelé le secrétaire général de l'organisme, Conrad Sauvé.

Plusieurs acteurs importants des opérations de secours et de reconstruction étaient de passage à Montréal pour le lancement de Paroles de photographies, une exposition de photos prises par des enfants indonésiens.

 

Conrad Sauvé en a profité pour chiffrer le travail fait par la Croix-Rouge canadienne à la suite de la tragédie. Le 26 décembre 2004, un tsunami a rasé de nombreux villages côtiers et tué quelque 225 000 personnes.

Depuis cinq ans, la Croix-Rouge canadienne est venue en aide à 5 millions de survivants en Inde, en Indonésie, au Sri Lanka et aux Maldives. Elle a permis la construction de 5500 maisons, a remis en état de nombreux hôpitaux et a contribué à creuser 450 puits.

La Croix-Rouge canadienne avait amassé plus de 360 millions pour soutenir les efforts de secours, soit plus de 10% du total récolté pour le rétablissement et la reconstruction, a souligné Conrad Sauvé.

«Nous voulons célébrer ces réalisations, mais nous ne pouvons perdre de vue le fait qu'il reste du pain sur la planche, a-t-il déclaré. Toutes nos recherches montrent que le taux et la gravité des catastrophes naturelles vont en augmentant.»

«Quand les catastrophes frappent, elles frappent fort à cause des populations pauvres et urbanisées, de l'épuisement des ressources naturelles et de la fragilité des infrastructures, a-t-il poursuivi. Et généralement, les plus pauvres sont les plus touchés.»

Selon les Nations unies, 25 millions de personnes ont fui leur maison pour des raisons environnementales, a rappelé Conrad Sauvé. «Ce chiffre pourrait décupler, a-t-il dit. Ainsi, un quart de milliard d'humains pourraient avoir à se déplacer d'ici la moitié de ce siècle.»

Dans les territoires touchés par le tsunami, la Croix-Rouge canadienne a pratiquement terminé ses efforts de reconstruction, a indiqué Jean-Philippe Tizi, directeur des opérations d'urgence et du programme de reconstruction. Les équipes canadiennes travaillent actuellement avec les communautés locales pour mettre sur pied de meilleurs systèmes d'alerte.

Des sourires

Cinq ans après la tragédie, la douleur est encore présente, constate M. Tizi, qui a visité les régions ravagées à de multiples reprises. Mais la vie a repris son cours. Et les enfants ont recommencé à sourire. L'exposition qui a été lancée hier soir témoigne justement de cette renaissance, selon Jean-Philippe Tizi. Les 25 photos qui la composent ont été prises et commentées par des enfants indonésiens de 8 à 16 ans. La Croix-Rouge leur avait remis un appareil jetable il y a quelques mois pour photographier leur quotidien.

Il y a Syarul, Fadlun et Reza, trois jeunes garçons qui posent fièrement sur le bord de la mer. Il y a la petite Silly, 10 ans, qui dessine son village. Ou encore Eka, une adolescente qui rêve de s'acheter un vélo de montagne.

«Toutes les photos montrent des gens heureux, des enfants qui sourient de nouveau. Après la tragédie de 2004, les gens se sont relevés, et c'est ce qui ressort», a noté Jean-Philippe Tizi.

Paroles de photographies sera présentée à la ruelle des Fortifications du Centre de commerce mondial de Montréal (747, square Victoria) jusqu'au 30 décembre.