Le président américain Barack Obama a conclu mercredi sa première visite en Chine par des entretiens avec le premier ministre Wen Jiabao axés sur des sujets commerciaux, avant de s'offrir une escapade à la Grande muraille.

M. Obama, accompagné notamment de la secrétaire d'État Hillary Clinton, des secrétaires au Commerce Gary Locke et à l'Energie Steven Chu, a retrouvé le chef du gouvernement à Diaoyutai, lieu d'accueil à Pékin des hôtes officiels, où ils ont déjeuné avant que le président américain ne parte visiter la Grande muraille. Les deux responsables devaient aussi aborder le dossier du nucléaire nord-coréen, un mois après que Kim Jong-Il eut informé Wen Jiabao à Pyongyang de sa disposition à retourner à la table des négociations - sous réserve que les États-Unis acceptent d'abord des pourparlers bilatéraux.

En accueillant son hôte, Wen Jiabao s'est félicité de cette visite de nature à renforcer la coopération et la confiance, soulignant la supériorité «du dialogue sur la confrontation, du partenariat sur la rivalité».

«Je pense que le président Hu et moi-même sommes convenus que nous voulions approfondir le partenariat stratégique» et l'élargir à une série de dossiers mondiaux «pour lesquels la coopération sino-américaine est cruciale», a répondu Barack Obama.

Les entretiens du président américain, qui a rencontré mardi Hu Jintao, ont jusqu'à présent débouché sur peu d'accords concrets, ni avancée apparente sur les contentieux commerciaux ou la sous-évaluation du yuan.

«La rencontre d'Obama et Hu n'a rien donné qui fasse bouger les marchés», a souligné Patrick Bennet, analyste de Société Générale.

Le président Obama semble avoir choisi une approche pragmatique, se montrant «très prudent sur des sujets hautement controversés comme les tensions commerciales, l'Iran et le Tibet», ont commenté les analystes d'IHS Global Insight dans une note, ajoutant: «Obama et Hu sont restés vagues sur le résultat de leurs discussions».

Obama a ainsi indiqué avoir parlé des droits de l'Homme avec son homologue et à Shanghai a prôné la liberté d'Internet, mais le communiqué commun avec Hu a juste pris acte «des différences sur la question des droits de l'Homme».

Sur l'Iran, le président américain a levé la voix mais Hu Jintao a continué de prôner «le dialogue».

Au plan commercial, les deux parties se sont contentées de redire leur opposition à toute forme de protectionnisme alors que les tensions ont été vives ces derniers mois, depuis que Washington a imposé des droits de douanes sur les pneus chinois, décriés par Pékin comme «un abus de protectionnisme».

Le manque de progrès a été aussi flagrant sur la question de la sous-évaluation du yuan, Obama notant simplement que la Chine agirait un jour, alors que pendant sa visite, le ministère du Commerce dénonçait l»injustice» commise par les États-Unis, qui demandent une réévaluation de la monnaie chinoise et laissent plonger le dollar.

Les conseillers du président américain ne voulaient pas juger la visite à l'aune des avancées obtenues: ils ont souligné que Barack Obama travaille à la construction d'une relation forte entre la première et la troisième puissances économiques mondiales.

La presse chinoise a elle salué l'union affichée: «plus on parle, plus on construit la confiance bilatérale», a affirmé le China Daily.

Cette étape chinoise est la plus longue de la tournée de M. Obama dans quatre pays asiatiques. Elle devait s'achever mercredi après-midi, avec son départ pour la Corée du sud.

Elle n'a pas été faite que de rencontres officielles, puisqu'après une escapade mardi à la Cité interdite, l'ancien palais des empereurs au coeur de Pékin, Barack Obama s'est rendu mercredi après-midi sur la Grande muraille, autre trésor du patrimoine chinois.