Malgré une rencontre jugée importante la veille entre le secrétaire d'Etat adjoint Kurt Campbell et l'opposante Aung San Suu Kyi, Washington n'a pas l'intention de lever les sanctions contre la Birmanie, a rapporté jeudi un diplomate américain.

L'ambassadeur des États-Unis pour l'Association des pays de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), Scot Marciel, s'exprimait au lendemain d'une rencontre jugée comme la plus importante de ces 14 dernières années. Cette visite s'inscrit dans une politique d'ouverture et de dialogue direct de l'administration Obama.

«Nous allons maintenir nos sanctions actuelles, parallèlement aux progrès», a souligné M. Marciel. «C'est un outil qui reste très utile. Nous envisagerons évidemment une levée des sanctions s'il y a des progrès importants», a-t-il déclaré lors d'une conférence à l'université Chulalongkorn à Bangkok, en Thaïlande.

Lui et Kurt Campbell se sont entretenus mardi et mercredi avec des dirigeants de la junte militaire et ont pu rencontrer la prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, placée sous résidence surveillée 14 de ces 20 dernières années.

Marciel a notamment insisté sur la nécessité d'engager un dialogue sincère entre les deux camps. Sans cela, les élections de l'an prochain ne seront pas crédibles, a-t-il dit. «Ce scrutin est une chance, mais seulement s'il est correctement utilisé».

Il a également plaidé pour la libération d'Aung San Suu Kyi et d'autres prisonniers politiques ainsi que pour la fin des atteintes aux droits de l'Homme. «Nous ne nous faisons aucune illusion. Quand on regarde le passé, on voit que les précédentes tentatives diplomatiques ont échoué», a-t-il reconnu.

Les deux hommes sont les plus hauts responsables américains à se rendre en Birmanie depuis septembre 1995, date de la visite de l'ambassadeur US aux Nations Unies de l'époque Madeleine Albright.