L'ancien ministre des Finances japonais Shoichi Nakagawa, contraint à la démission en début d'année pour être apparu visiblement en état d'ébriété à une réunion du G7, a été retrouvé mort à son domicile de Tokyo, a annoncé la police dimanche.

«Nous avons été prévenus que l'ancien ministre des Finances Nakagawa a été retrouvé mort, mais nous ignorons encore les détails», a déclaré une porte-parole de la police métropolitaine de Tokyo.

«Une autopsie sera effectuée dans les meilleurs délais pour déterminer les causes de la mort», a-t-elle ajouté.

Selon les médias, M. Nakagawa, 56 ans, a été retrouvé mort par son épouse dans sa chambre à coucher dimanche matin, à son domicile du quartier résidentiel de Setagaya, dans l'ouest de Tokyo.

Toujours selon les médias, aucun mot d'adieu pouvant accréditer l'hypothèse du suicide n'a été retrouvé pour le moment par les enquêteurs, qui écartent par ailleurs a priori l'hypothèse de l'homicide.

M. Nakagawa avait été battu aux élections législatives du 30 août dans la circonscription de Hokkaido (nord), qu'il avait héritée de son père en 1983.

Ces élections s'étaient soldées par une débâcle pour sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD), chassée du pouvoir après avoir régné pratiquement sans interruption pendant plus d'un demi-siècle sur la vie politique japonaise.

En février, M. Nakagawa avait démissionné du gouvernement du premier ministre Taro Aso, après s'être présenté en état d'ivresse manifeste à une conférence de presse à l'issue d'une réunion ministérielle du G7 à Rome. Il avait justifié sa voix pâteuse, son teint rougeaud, son incapacité à finir ses phrases et ses somnolences par un excès de médicaments antigrippaux.

Shoichi Nakagawa, un nationaliste adepte des déclarations fracassantes, avait auparavant été ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, puis ministre de l'Agriculture sous le premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006). Il a également exercé de hautes responsabilités au sein du PLD.

Avant sa chute, il avait été considéré comme un possible candidat futur au poste de premier ministre.

Après une courte carrière de banquier, il était entré en politique en 1983 pour prendre le relais de son père, un célèbre dirigeant de l'île de Hokkaido qui s'était mystérieusement suicidé.