Le nombre de prisonniers politiques en Birmanie a doublé depuis la répression des manifestations de 2007, a affirmé mercredi l'organisation Human Rights Watch (HRW), estimant qu'ils étaient plus de 2 200 actuellement détenus par la junte.

Le rapport, titré «Les prisonniers oubliés de Birmanie» évoque les cas de militants, moines bouddhistes, journalistes et artistes arrêtés depuis la «révolte safran» de 2007, au cours de laquelle les moines soutenus par la population avaient protesté notamment contre une vague d'augmentation des prix.

Un responsable des Nations unies avait porté le bilan de la répression à 31 morts et 74 disparus.

Plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées ces derniers mois, affirme HRW.

«Les généraux birmans prévoient des élections l'année prochaine qui ne seront qu'un trompe-l'oeil si les opposants sont en prison», a relevé Tom Malinowski, un responsable du groupe de défense des droits de l'Homme.

Tout en se félicitant de l'attention dont bénéficie auprès de la communauté internationale Aung San Suu Kyi, récemment condamnée à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence, HRW relève que d'autres opposants passent inaperçus.

«Des gens comme le comédien Zargana, emprisonné pour avoir critiqué la réponse pathétique du gouvernement après le cyclone Nargis, ou Su Su Nway, une femme courageuse qui a mené les manifestations dans la rue, méritent aussi l'attention du monde entier», estime le responsable.

La junte a promis des élections en 2010 mais n'a toujours pas promulgué la loi qui doit notamment définir le cadre de la participation des partis politiques.

HRW appelle les États-Unis, la Chine, l'Inde et les voisins de la Birmanie à utiliser «toute leur influence et leurs moyens de pression» pour obtenir la libération des prisonniers politiques birmans.