Un groupe «terroriste» qui «planifiait» des attentats, a été arrêté au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, lors de raids policiers menés fin août, a annoncé mercredi le ministère de la Sécurité publique.

«L'enquête initiale montre, après l'incident du 5 juillet à Urumqi (date de violentes émeutes interethniques) que ce groupe avait installé trois ateliers pour fabriquer des bombes dans la banlieue d'Aksu, a fait plus de vingt engins explosifs et projetait de mener des attaques terroristes», a déclaré le ministère dans un communiqué sur son site Internet.

Selon ce communiqué, les suspects prévoyaient notamment des attentats-suicides.

Six suspects, dont les deux cerveaux présumés du groupe, ont été arrêtés le 26 août dans ces raids menés à Aksu, une ville de l'ouest de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, majoritairement peuplée de musulmans, précisent les autorités.

La police «a saisi une grande quantité de matériel pour fabriquer des engins explosifs, ainsi que des outils et des équipements et a empêché une attaque terroriste», affirme encore le ministère.

L'agence officielle Chine Nouvelle a affirmé que les deux chefs présumés du groupe s'appellent Seyitamut Obul et Tasin Mehmut.

Dans un communiqué, la dissidence ouïgoure en exil a dénoncé des accusations qui «servent en fait à poursuivre la répression» et à «camoufler le massacre des Ouïghours par l'armée le 5 juillet».

«Dans le district d'Aksu, plus de 143 personnes ont été arrêtées et le ramadan interdit. Accuser les Ouïghours de terrorisme permet d'éviter que la communauté internationale se s'intéresse aux violations des droits de l'Homme en Chine», a déclaré Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial des Ouïghours dans ce texte.

La capitale du Xinjiang, Urumqi, s'était embrasée le 5 juillet avec des émeutes interethniques qui ont fait quelque 200 morts selon les autorités, sans doute bien davantage, selon la dissidence ouïghoure.

Les autorités ont affirmé que ces émeutes avaient été fomentées par la dissidence ouïghoure en exil.

Celle-ci, qui nie tout rôle de la sorte, affirme en revanche que les violences ont éclaté après la répression d'une manifestation pacifique de Ouïghours, musulmans de langue turque formant la principale communauté ethnique de la région.

Les émeutes du 5 juillet avaient été suivies de plusieurs jours de troubles provoqués par des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, en colère, descendus dans les rues.

Le Xinjiang a connu une nouvelle flambée de manifestations de Hans  principalement, début septembre, après une série de mystérieuses attaques à la seringue attribuées par les autorités à des séparatistes musulmans.

Des examens pratiqués sur une partie des victimes n'ont mis en évidence aucune trace de substance toxique.