Le nouveau premier ministre japonais, Yukio Hatoyama, a promis mercredi de répondre à «la douleur et la colère» de ses concitoyens, après avoir pris les commandes du pays lors d'une alternance historique.

«Immédiatement après avoir été investi premier ministre, j'ai senti une grande excitation face au changement historique, mais également le poids de ma responsabilité», a déclaré M. Hatoyama lors de sa première conférence de presse en tant que chef du gouvernement de la deuxième économie du monde.

Le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) a remporté les récentes élections législatives, reléguant dans l'opposition le Parti Libéral-Démocrate (droite) qui dirigeait le pays depuis plus de 50 ans de façon quasi continue.

«Nous avons perçu la douleur et la colère des citoyens et nous devons y répondre», a souligné M. Hatoyama.

Il a ajouté vouloir «construire un pouvoir politique totalement dédié aux citoyens» et tout faire pour «sortir du régime bureaucratique» où le Japon est confiné.

L'administration d'État est réputée très puissante dans l'archipel, parfois davantage que les élus eux-mêmes.

«Nous allons prendre l'initiative dans les domaines où les fonctionnaires ne font forcément un travail efficace au service des citoyens», a prévenu M. Hatoyama. «Nous allons éliminer les activités inutiles».

Le PDJ a promis de tailler dans les coûteux travaux publics et de rationaliser et décentraliser l'administration nippone.

«Je suis convaincu que nous trouverons sept mille milliards de yens (52 milliards d'euros) dès la première année budgétaire», a-t-il estimé.

Les économies réalisées serviront à financer le programme de redistribution vers les familles, chômeurs et retraités promis par le PDJ pendant la campagne électorale.

«Nous allons d'abord donner la priorité aux mesures comme l'aide aux enfants et la suppression de taxes sur l'essence pour que les citoyens perçoivent vite une petite amélioration, alors que la conjoncture économique dans son ensemble risque de mettre du temps à se redresser», a énuméré le premier ministre.

Le PDJ s'est engagé à créer un salaire minimum national, à interdire l'interim dans les usines promis pendant la campagne et à réduire les frais de scolarité.

Le parti majoritaire espère redonner confiance aux Japonais pour les pousser à consommer, afin de relancer la machine économique, et leur donner envie d'enfanter, dans un pays en crise démographique.

La récession économique mondiale a durement frappé le Japon, où le chômage vient d'atteindre le niveau record de 5,7%. Plus d'un tiers des salariés japonais occupent par ailleurs un emploi «irrégulier» (à temps partiel, temporaire ou par intérim).