Le premier ministre indien, Manmohan Singh, a jugé mardi que l'Inde ne parvenait pas à juguler une insurrection croissante des maoïstes dans le pays, s'inquiétant d'une infiltration importante de militants basés au Pakistan.

Le premier ministre, qui s'adressait à de haut-responsables de la police, a estimé que les rebelles maoïstes représentaient la plus grande menace pour la sécurité du pays et qu'une nouvelle stratégie s'imposait pour la déjouer.

«Je dois honnêtement dire que nous n'avons pas atteint le succès que nous aurions voulu pour contenir la menace», a-t-il déclaré.

Vingt des 29 États indiens sont confrontés depuis 1967 à des poches de rébellions maoïstes. Au total, 165 des 600 départements du pays seraient, à des degrés divers, sous l'influence de ces 10.000 à 20.000 guérilleros d'extrême gauche que les Indiens appellent les «naxalites» ou les «terroristes rouges».

Les maoïstes disent se battre pour les droits des tribus et des paysans sans terre. Environ 800 personnes avaient trouvé la mort en 2007 dans des violences liées aux maoïstes et l'on compte déjà 580 morts cette année.

M. Singh a aussi souligné une infiltration croissante de militants traversant la ligne de contrôle qui divise la partie du Cachemire administrée par l'Inde et celle administrée par le Pakistan, ainsi que d'autres frontières avec l'Inde, comme le Népal, le Bangladesh, certains passant même par la mer.

«Des affrontements avec des militants armés sont devenus plus fréquents ces derniers mois», a-t-il noté.

New Delhi accuse Islamabad d'envoyer des militants armés dans la zone indienne de la région disputée du Cachemire pour fomenter une insurrection contre l'administration indienne dans cet État divisé de l'Himalaya, ce dont le Pakistan se défend.

New Delhi a officiellement interdit en juin le Parti communiste de l'Inde-Maoïste (PCI-Maoïste), créé en 2004 de la fusion de deux organisations clandestines, en le classant parmi les organisations terroristes.